Nous avons quitté Coueron hier à 13 heures, avec le jusant, mettant un terme à 10 mois de reconstruction du canote et de préparation du voyage, un an jour pour jour après avoir atterri à Montréal pour l'acheter.

Tout n'est pas fin prêt, loin s'en faut, mais l'essentiel est en place et validé par 2 mois de vie à bord et un petit voyage Nantes/Brest/nantes.

La croisière a débutée par son lot de petits évènements:

Nous nous sommes échoués sur un banc de vase non signalé à l'entrée du sas Est. C'était déjà arrivé avec le « Beau Fixe » l'année dernière, et donc je me méfiais, surveillant le sondeur, comme un pègreleux dévorant sa télé au moment des résultats du loto….mais ça ne nous a pas empêché d'y aller.

Un bon coup de marche arrière, et ça s'est vite résolu.

Entrée donc par le grand sas, avec nos amis Pierrette et Andrée au lamanage, toujours fidèles au poste ( et pourtant, ils n'ont jamais travaillé aux PTT, c'est fou non ?).

Et là , une opération somme toute banale et souvent ennuyeuse s'est transformée en un beau moment de rencontre :

L'équipage du baliseur « Charles Babin », un bateau emblématique de St Nazaire, qui sassait en même temps que nous, nous convie à mettre Catafjord à couple.

C'est sympa et ça nous facilite grandement la manœuvre ( pas besoin de régler la longueur des amarres pendant la montée de l'eau ; je précise pour si des fois y ‘aurait un lecteur qui n'aurait jamais sassé de sa vie…).

Ainsi nous sympathisons rapidement, et tout un chacun va visiter le bateau de l'autre, en posant mille questions.

Ce bateau en acier riveté est de 1946.

Je le trouve magnifique.

Il est propulsé par 2 moteurs électriques (400 volts continus )…et l'énergie est fournie par 2 groupes électrogènes de 600 chevaux.

Au moment de sortir du sas la capitainerie nous prévient qu'il n'y a pas de place dans le bassin de St Nazaire à cause des bateaux de course attendus pour disputer le trophée SNSM dimanche prochain….

Et que donc, il nous faudra aller nous amarrer au quai oblique….palpitant non ?

Pourquoi ?

Dans les années 70, nous avons vécu à bord de « ti moun », un ketch en acier de 11 mètres entièrement réalisé de nos mains, et ce bateau était amarré au quai oblique (nous l'avions construit en 3 ans pour faire le tour du monde, mais nous n'avons fait que le tour de l'atlantique avec lui).

Et c'est là que Claire est venue habiter, quatre jours après sa naissance.

Nous sommes très émus de cette troublante coincidence….