En mer entre Santa Maria et Sao Miguel

ce n'est pas encore les tropiques, mais l'amélioration est quand même déjà là;

l'eau est à 22°c, et, ce matin, j'ai vu un poisson volant et une tortue.

Cette petite traversée de 55 milles est un régal:

15 à 20 noeuds de vent de travers; le canote marche à 9,5/10 noeuds, il y a du soleil, et nous avons dépassé un bateau parti 1 heure avant nous ( d'accord on s'en fout, mais moi j'aime bien....)

Malou est aux cuisines, en train de nous préparer le thon que nous ont offert les gars de l'usine frigorifique de Santa Maria ( il pesait 5 kg)

Nous vons rencontré des Açoriens immigrés au Canada qui passent leurs vacances ici (il y en a beaucoup ).

Ce sont eux qui nous ont expliqué la technique de pêche locale:

le dimanche, ils partent non loin du port pêcher au filet les sardines qui leur serviront d'appât le reste de la semaine , et les stockent dans un gros vivier à bord de leur bateau.

Chaque jour, ils partent à 6/8 marins en mer à bord de leur barque non pontée d'environ 8 à 9 mètres, se rendent dans le nord des îles Formigas ( c'est plutôt un plateau rocheux qui culmine à quelques mètres seulement), et là, ils balancent une partie des sardines vivantes à la mer.

Ca attire thons et bonites autour du bateau , comme des fous;

ensuite, ils entretiennent l'excitation des bestioles avec des jets d'eau jaillissant d'un tuyau périphérique au liston, actionné par une grosse pompe;

les poissons frénétiques, trompés par l'éclat argenté ( mais pas "du plessis"....) des particules d'eau, se laissent attraper très facilement aux lignes "boettées" par des sardines fraiches;

les plus "fadas" sautent même hors de l'eau pour mordre aux hameçons avant les autres....(c'est pas fut-fut un thon n'est-ce pas?)

Ainsi, en quelques heures seulement, les pêchous ramènent à terre 4 à 5 tonnes de poissons chaque soir ( les cales sont remplies, et même ils marchent dedans!);

le déchargement se fait à l'aide d'une petite grue à moteur thermique ( rien à voir avec le modèle à bas résille....), dans une ambiance très bon-enfant.

C'est pas des stressés les gens ici;

ils fait bon vivre.

PS:

pendant que j'écrivais, assis à la table à cartes, une bande de dauphins est venue nous accompagner quelques minutes pour jouer dans nos vagues d'étrave;

ça arrive souvent, mais c'est toujours un ravissement