les formalités d'entrée dans les iles sont incontournables et systématiques aux Açores.

Arrivés à Madalena sur l'ile Pico, l'un des 2 fonctionnaires costumés, après avoir noté le nom du bateau sur son formulaire, me lance:

- c'est quand qué tou la va partir?

- "dans 5 ou 6 jours" que je lui réponds,

et d'ajouter avec un soupçon d'hypocrisie:

- ahhhh, vous parlez bien français...

lui, toujours sur son formulaire:

- c'est toi le capiton?

gloups.... je déglutit péniblement avant de lui répondre sur un ton enjoué dont au sujet duquel heureusement que je m'étais entrainé avant:

- oui c'est moi

le capiton! on me l'avait pas encore servie celle-là

Depuis notre "héroique" ascension du Pico, la vie s'écoule tranquillement ici.

Les heures de balades succèdent aux heures de travaux sur le canote, et, petit à petit, la longue liste des tâches restant à faire s'érode gentiment.

Hélas, elle se régénère un peu à l'autre bout, alimentée par la liste des choses à modifier, et l'entretien courant.

Mais bon, ne nous plaignons pas, on est globalement plutôt peinards.

Ici, à Madalena, nous sommes amarrés à un quai de commerce, juste à coté de la gare maritime, et il y a peu d'autres bateaux de plaisance.

C'est très bien, car ça favorise de faire des rencontres, et nous en avons fait plusieurs bien sympathiques depuis que nous sommes ici.

C'est les vendanges en ce moment; et Pico produit des vins "ben gouleyants";

nous en avons gouté quelques uns à la coopérative voisine, ce qui nous a permis de faire la connaissance de Maria, oenologue de son état;

les vignes sont cultivées sur des terrains de lave, et toujours enceintes de petits murets de pierres sèches noires et rugueuses;

le contraste avec le vert tendre des vignes et le bleu de la mer n'est pas si moche que ça ( j'ai même lu dans un guide que c'était "merveilleux"...les gens sont toujours prêts à s'extasier....)

Dimanche aprèm, de retour de la balade, nous trouvons Claire et Tintin à l'apéro à bord du "mélody" de notre nouveau voisin:

c'est le début d'une " bonne soirée".

Gérald a bouclé il y a quelques mois un tour du monde en solitaire en 4 ans, avec retour par le cap de bonne espérance.

Ce quincagénaire Suisse ( qui s'est autoretraité par anticipation; y a quand même des gens qui se foulent pas....), est un personnage original, qui rigole fort et lève bien le coude, toutes caractéristiques qui ne me rendent pas les gens forcémment antipathiques;

les Suisses sont réputés pacifiques, mais lui, nous a attaqué la réserve de genepi à Jean-Paul et de calva à Hubert jusqu'à une heure fort avancée de la nuit ( j'en profite pour remercier JP et Hub pour leurs fameux breuvages).

notre ami se prépare à passer l'hiver aux Açores, avant de repartir l'été prochain pour une croisière en Islande

Puis, pour Malou et moi, c'est le tour de Pico en scooter qui nous offre encore nombre de sujets d'interêts ou d'éblouissement.

Le village de Cachorro, construit en lave noire est classé au patrimoine mondial.

Complètement entouré de vignes, la plupart de ses maisons étaient des chais. L'une d'elles est dévolue à la distillation, et abrite 4 alambics en cuivre, chauffés aux feux de bois dans des fours en pierre.

Par contre, déception à Sao Roque;

la seule usine baleinière de l'archipel est actuellement en réfection et ne peut être visitée;

reste l'extérieur tout de même, avec la rampe de halage, et les imposants treuils à vapeur, ainsi qu'une superbe cheminée d'une quizaine de mètres de haut pour produire la vapeur et extraire l'huile.

Santo Amaro, au nord-est de l'ile, est un haut lieu de la construction navale Açorienne.

L'instigateur en a été Mr Manuel Joaquim de Mello, né en 1909, qui, avec ses fils et son équipe, a construit là, pour ainsi dire dans un champ, à 100 mètres de la mer, nombre de bons bateaux en bois, jusqu'à une cinquantaine de mètres de long, qui ont assurés pendant des années les transports inter-iles et la pêche;

Un de ses trois fils, José, a travaillé 40 ans chez Alden ( Rhode Island - USA ), puis de retour au pays, a crée un petit musée maritime à la mémoire de son père..

passionnant!

Et pour finir gentiment cette bonne journée, concert de l'harmonie municipale sur la place publique, avec la participation de Monica, notre copine saxophoniste, policegirl qui nous avait accueilli à notre arrivée la semaine dernière