La traversée de 8 jours qui nous conduit de Fogo à Fernando de Noronha a été un modèle dans le genre "cool peinard sans problème"; tant mieux, on ne va pas se plaindre.

on voulait de la chaleur, on est servi!

climat équatorial: la mer a 28°c, l'air saturé d'humidité et 10 averses par jour!

moyennant quoi, Fernando ressemble a un coin de paradis.

L'île est magnifique, avec une côte très escarpée, des trucs verts qui poussent en pagaye ( et en papaye aussi d'ailleurs...), des gens souriants et gentils (souvent bien gras par contre; ici on peut observer plus de cétacés sur les plages que dans la mer...)

Toute l'île est un parc naturel classé au patrimoine mondial; de nombreux chemins de promenade bien balisés, et des panneaux explicatifs permettent de se balader sans rien saccager, et en s'instruisant.

Une petite baie dans le sud accueille des centaines de tortues qui viennent déposer leurs oeufs dans le sable.

Le quartier est également fréquenté par plusieurs espèces de requin et de mammifères marins ( en même temps on se doute que s'il n'y avait que des berniques, ça n'aurait pas justifié le coup du "parc naturel"...)

Les maisons sont toutes basses et colorées, souvent en bois, et disseminées dans toute 'île.

Tout le monde fait "poussada" ( maison d'hôte ) et location de buggy;

chassis de coccinelles surmontés de coques en polyester, les buggys représentent 90% des véhicules présents dans l'île

Il y a plein de touristes brésiliens; l'ambiance est agréable, c'est très serein et pas du tout tapageur.

Malgré tous ces attraits, nous ne nous attarderons pas, car le séjour ici est lourdement taxé.

Et, donc, après 3 jours, nous repêchons l'ancre, pour prendre la direction de Recife, distante de 295 milles;

l'alizé de sud-est n'est pas bien établi, et des grains, avec du vent parfois frais, viennent casser la routine.

Samedi, Tintin avons réparé une avarie assez fâcheuse survenue à notre enrouleur de génois; ça nous a pris tout l'après-midi, mais tout est rentré dans l'ordre ( sauf on épaule droite: je me suis vautré en glissant sur le pont lors d'une averse; ouille ouille ouille ....)

La traversée Fernando/ Recife s'annonce nettement moins tranquille et agréable que celle de la semaine dernière;

vent instable, ciel bas, pluies diluviennes, grains avec le vent qui passe de 8 noeuds à 25 noeuds en 3 minutes, puis plus rien derrière, et, pour couronner le tout, une avarie sur la ligne d'arbre babord.

Après une petite heure de boulot de Tintin et moi, pendant que les filles s'occupent du bateau, tout rentre dans l'ordre ( attention, je ne dis pas que Tintin rentre dans les ordres....encore que , compte tenu de ses résultats en pêche, il aurait avantage a envisager une reconversion....mais ceci ne nous regarde pas )

Et pis aussi, dans les trucs qui coincent, le GPS de la timonerie ne capte plus de satellite;

les derniers fichiers météo reçus ne prévoient que très peu de vent pour les jours à venir, et nos reserves de gas-oil sont presque vides....

sinon, ça va; le grignou est toujours aussi mignon, quoique de plus en plus fripon, et il n'obéit rien du tout! ( l'hérédité? )

mardi matin, il s'est revéillé après 15 heures de sommeil d'affilée! couché à 15h30 la veille, il a emergé à 6h30 ce matin.

Afin de nous adapter au décalage horaire de l'endroit où nous sommes, nous ajustons l'heure bord en la diminuant d'une demi-heure tous les 3 ou 4 jours ( chaque fois que nous avons parcouru 7,5 ° de longitude vers l'ouest) ainsi, lorsque nous parvenons à destination, nous sommes tout de suite à l'heure locale; à Recife ce sera TU-2.

Le temps gris avec averses et très peu de vent ( sauf dans les grains ) est en train d'éoluer en s'éclaircissant, et c'est pas dommage!

le plafond est un peu moins bas, mais le vent persiste à rester très faible; la nuit tombe vers 17h30, et rapidement, le ciel se découvre laissant apparaître la voute étoilée;

la grande ourse est encore bien visible, mais la polaire, elle, est sous l'horizon ( nous sommes dans l'hémisphère sud )

A l'ouest, une grande ville illumumine le ciel et son halo est bien visible malgré les 70 milles qui nous séparent;

et toujours point de vent;

nous économisons chaque goutte de gas-oil en naviguant voiles bien réglées + moteurs au régime mini pour maintenir la vitesse de 5 noeuds qui doit nous permettre d'arriver demain avant la nuit ( en language Tintin: "pour l'apéro" ).

Au petit jour, enfin, Eole se reveille et nous gratifie de quelques souffles d'alizé; une douzaine de noeuds; on ne va pas s'envoler, mais c'est déjà ça;

ça fait toujours plaisir d'arreter les moteurs et de continuer à avancer uniquement avec les voiles....

il ya un coté magique qui me plait toujours.

Nous approchons de notre première escale sur le continent sud-américain: RECIFE;

le temps s'est remis au beau: ciel bleu, petits cumulus de coton, mer à 28°c.....sympa!

Nous affalons les voiles à la bouée d'atterissage et approchons du port au moteur quand survient un incident fâcheux: le moteur tribord qui avait déjà fait des siennes pendant la traversée Québec/Nantes, recommence à merder; il plafonne à 2000 tours/minutes au lieu des 3400 normalement;

sérieux problème donc...

malgré cet avatar, nous mouillons devant le Penambuco Iate Clube, en plein centre ville de Recife, dans 3 mètres d'une eau glauque d'un genre que nous avions un peu oublié depuis Coueron.

Pourtant, l'escale s'annonce agréable; les gens rencontrés au Iate clube sont très avenants, et nous penons tout de suite date pour quelques agapes dans les jous à venir.

Ce matin, c'est le marathon des formalités d'entrée dans l'état de Pernambuco.

Dès 8 heures, Eduardo nous accompagne dans ce parcours du combattant: ça commence par 1/2 heure de navigation en barque à avirons avec un passeur qui nous emmène de l'autre coté du port ( il est fortement déconseillé d'y aller avec sa propre annexe sous peine de se faire subtiliser le moteur hors bord pendant qu'on est parti).

Puis une autre demi-heure de marche à pieds pour aller à la policia federal remplir moult papiers, puis remarche à pieds pour d'autres papiers à la receita federal, puis autres papiers aux servicios sanitarios, puis autres papiers à la capitanaria: 3 heures et demi pour accomplir les formalités! j'ai dû remplir une bonne vingtaine de formulaires!

Après un petit tour au marché pour acheter fruits, légumes et viandes frais, retour au cata.

L'après-midi est consacré à la visite de la vieille ville; nous y rencontrons 3 jeunes fort sympathiques qui nous font une visite guidée avec commentaires avisés, en échange de quoi, ils viendront au bateau Dimanche.

Ce soir, c'est apéro/diner avec Jacquot, notre voisin de mouillage. Encore un personnage! le courant passe tout de suite avec lui;

ancien pilote semi-professionnel en grand prix moto, il navigue seul sur son Dufour 385; sa femme Nicole n'aime pas naviguer, et leur deal, c'est qu'elle vient le rejoindre 2 semaines tous les 2 mois.

avez-vous trouvé la solution de ma charade pour JFP?

mon premier: vague

mon deuxième: abonde

mon troisième: aime

mon quatrième: r

mon tout : vagabond des mers

aujourd'hui vendredi, nous remontons l'ancre pour aller faire le plein de gas-oil un peu plus loin , puis direction la marina, car c'est une grande première pour nous: ce n'est pas cher! environ 4 euros par jour! du jamais vu; nous en profitons