ça y est, nous voilà de retour à bord de notre Catafjord, après plus de 3 semaines d'une ébouriffante parenthèse française!

Pas fâchés d'être de retour tout de même;

Evidemment, ça fait drôlement plaisir de rendre visite aux amis (on vous a pas tous vus, je sais, mais il aurait fallu la moitié de l'année pour ça....), de voir leur joie de nous retrouver, d'échanger avec eux, d'écluser quelques gorgeons aussi, tout ça c'est bien bon;

pis la France, c'est un beau pays, à commencer par Paris que nous avons trouvée magnifique et sereine pour une fois; circulation fluide, les gens pas énérvés;

les affaires pas trop florissantes nous as-t-on dit.....dommage (je dis ça pour vous, car nous autres rentiers, on s'en bat un peu les couettes....)

Mais quand même, le voyage, c'est trop bon; c'est vraiment ce qui nous convient; on continue.

Petite ombre au tableau: j'ai chopé un virus qui m'a mis 5 jours KO durant notre séjour en France, et, ensuite, arrivés ici, je me retrouve cloué dans ma couchette avec plus de 39 de fièvre à cause d'une vilaine bronchite, dont je profite encore à l'heure que je vous cause....

Nous avons ramené de France Thérèse la soeur à Malou, et Hubert, son mari, notables d'Argentré du Plessis, qui passent avec nous 2 semaines de dépaysement;

juste 2 mots au sujet d'Hubert:

indépendemment de l'amitié bien légitime qui lie 2 beau-frères, rapport que forcemment on a des goûts communs, nous sommes comme qui dirait unis l'un à l'autre par une histoire de boisson que l'aut' fait et qu'on apprécie particulièrement;

jusque là, je me comprends, mais j'ai dans l'idée que vous n'êtes pas foncièrement contre un petit supplément d'informations;

donc voici:

mon Hub, il est jamais fâché de siroter quelques gorgées de mon punch planteur dont au sujet duquel j'avais ramené la recette lors de mon premier voyage aux Antilles (j'avais même pas terminé ma puberté, et la dame qui m'a appris la recette , ben , ça vous regarde pas , pis c'est tout!), cependant que, de mon coté, je reconnais être un fervent adepte de son distillat de cidre qu'il a fort humblement appellé "eau de vie des Landes",( parce que sa ferme est sise au lieu-dit "les landes") alors que, eu égard aux galités gustatives et même roboratives du nectar que j'vous cause, il eut pu se permettre je ne sais quel nom beaucoup plus pompeux, mais heureusement, il est pas comme ça mon Hub, et c'est tant mieux!

première escale hier: Aratu;

le mouillage est parfaitement abrité au fond d'un fjord, et ce n'est pas l'énorme port céréalier, ni le terminal roulier qui occupent l'estuaire de la rivière qui nous auraient découragés d'y aller. Le village d'Aratu est très gentillet ( et très pauvre comme tous les villages ici...)

Sitôt mouillés, nous recevons la visite d'Olivier, un grand gaillard rigolard qui a bien bourlingué avec son trimaran Kelsall de 60 pieds, avant de le vendre pour construire un cata de 55 pieds en bois/epoxy;

hier il en était à la pose des moteurs; bon, c'est pas encore terminé, mais son canote a déjà bonne allure, et ça ne sera pas pire lorsque il aura érigé le mat-aile en red-cedar qu'il a construit sur des directives de Philippe Pouvreau.

Nous avons fait la connaissance de Philippe en visitant le chantier d'Olivier, et, je dois avouer, que ça a été un grand plaisir pour moi, depuis le temps que j'entendais parler de lui;

nous connaissions son frère Jean-Marc qui faisait partie de la confrérie des constructeurs amateurs de Loire Atlantique dans les années 70;

il a ensuite construit un cata en bois/epoxy en 86, au Brésil, un peu au nord de Rio;

Malou, Claire, et moi, étions venu le voir avec l'arrière pensée de faire de même, puis on n'a pas fait comme ça....

Philippe a monté, il ya plus de 10 ans, un beau chantier dans la région d'Aracaju, 300 km au nord de Salvador;

nous ne manquerons pas de passer le voir avec Malou lors de notre remontée vers la Guyane, aux environs du mois d'Août....

En attendant, nous allons nous offrir un paquet de petites escales aux quatres coins de cette fabuleuse "baïa de todos os santos", qu'est pas le coin le plus pourri du Brésil;

ceci dit, en cette saison, il pleut quand même vachement souvent...

d'ailleurs, aujourd'hui, samedi, pour vous dire, il pleut, sauf entre les averses, il y a quand même des éclaircies....

ainsi, présentement, toute la troupe est en ballade sur la petite île de "bom Jésus", cependant que je convalesce ici tout seul.

Le mouillage est magnifique;

Claire a négocié 2 kilos de langoustes avec des pêcheurs locaux, et, au train où vont les choses, ça ne m'étonnerait pas qu'on bouffe de la langouste ce soir....avec une petite mayo même....mais bon, stop! inutile de vous faire saliver dans le vide...

Elle a tout de même été obligée de leur faire la leçon car ils les pêchent beaucoup trop petites ( et d'ailleurs, elle a refusé de leur acheter les petites )....

mais ça, je l'ai déjà remarqué souvent, les pauvres, ça respecte rien, et c'est toujours prêt à faire argent de tout....

Je ne cesse de m'émerveiller des différences extaordinaires que l'on peut observer entre babordais et tribordais! Je ne sais si c'est pareil sur tous les navires , mais à bord du catafjord, c'est flagrant, comme vous pourrez en juger à travers cette petite anecdote:

hier Dimanche, nous faisions route toutes voiles dehors en direction de Ribeira que Claire avait souhaité rallier dès Dimanche soir afin de préparer, dans la quiétude, leur départ en avion de mardi soir....Tout à coup, appel téléphonique de notre ami Fernando qui s'enquiert de l'heure de départ, afin de venir les chercher avec son auto; c'est gentil quand même.....vérification faite, oh surprise, si je m'attendais, c'est pas mardi, c'est mercredi! Elle est pas commune celle-là, non????

Changement de programme immédiat: nous étions au près sérré; les écoutes sont promptement choquées, et voilà comment nous sommes en escale à Itaparica; Ribeira, ce sera pour ce soir;

et puis, avantage, nous retrouvons nos amis Manu et Valérie pour un petit apéro improvisé à bord de leur canote, et ça, c'est pas négligeable....

J'ai oublié de vous narrer une bonne surprise qui m'attendait à bord en rentrant de l'escapade française: mon petit-fils a ajouté un mot à son vocabulaire: "grand-père".

De temps en temps, il serre mon cou dans ses petits bras potelés en murmurant à mon oreille: "grand-père, je t'aime"....ben, je vous dis, ça me fait plus d'effet que Gillot-Petré qui dit qu'y va pleuvoir...

sinon, je le dis sans me vanter, on ne m'ôtera pas de l'idée que c'est encore pas cette année que les Brésiliens remporteront le championnat du monde de curling sur plage...