Ancre remontée: mouillé quand même!

c'est pas banal ça!

c'est lundi matin, il est 7h; nous sommes levés depuis une heure déjà, car, aujourd'hui, on carène, et c'est la marée qui décide de l'heure. Hier déjà, nous avions décidé de procéder à cette opération de nettoyage des oeuvres vives, mais, couchés tard dans la nuit pour cause de soirée de retrouvaille avec notre ami Eric Hubert, nous étions bien piteux à 6h du mat', au moment d'y aller; en plus, le temps était moche; un grain noir, plein de pluie et de vent nous avait cueilli à peine l'ancre dérapée.....aussi, nous avons remouillé immédiatement, et différé le carénage d'un jour; c'est-à-dire, aujourd'hui; et ça se présente vachement mieux.

Nous sommes en pleine forme, et le soleil brille dans un ciel bleu que si j'étais poète, je trouverais des tas de trucs à vous en dire, mais comme je suis pas un pouët, je trouve rien, si ce n'est de vous rappeller ce mot de Fernand Raynaud: un bleu, que s'il était vert ce serait la couleur de l'éspérance.....

Sitôt l'ancre remontée, j'embraye les moteurs pour aller beacher un peu plus loin; mais ça bouge pas..... l'ancre a remontée un gros bout' bleu qui s'est entortillé autour, et, impossible de le faire bouger avec la gaffe. On penserait à un casier de pêche, mais le bout' est vraiment gros (disons du 20 ou du 22.....), et, pendant qu'on trifouille, le bateau ne bouge pas, exactement comme s'il y avait un gros truc lourd à l'extrémité du gros bout bleu. Je me dis que si nous trainons trop, genre mettre l'annexe à l'eau pour aller débrouiller le bazar, l'eau va bien baisser, et ce sera plus difficile pour beacher; aussi je décide d'adopter une méthode pleine de ruse et de finesse, dite "méthode bourrin".

Je tire là dessus de toute la force des moteurs, et, super, ça marche!

ainsi, 5 minutes plus tard, les ailerons de Catafjord entrent en contact avec la vase littorale, et le canote s'immobilise, le bout' bleu bien tendu vers l'arrière. Nous commençons tout de suite à gratter les coques, qui en avaient déjà bien besoin, malgré que le précédent carénage ne datait que d'un mois.

Au bout d'un moment, l'eau ayant bien baissé, je m'inquiète de c'est quoi t'est-ce qui est à l'extrémité du bout' bleu; eh bien, c'est un corps mort! un beau bloc de béton d'environ 1m X 1m X 0m40, couvert de coquillages. Voyez comme on est prudent; vous en connaissez beaucoup vous des qui se déplacent avec leur corps-mort pour être certain de pouvoir s'arréter instantanément?

Mardi, c'est "opération formalités". Arrivés vendredi soir, ça va faire 4 jours que nous sommes là; il commence à être temps de se signaler aux autorités. Nous avons rendez-vous avec Laurent à 7h30 pour prendre ensemble le train de 8h qui mène à Cabedello, sa capitainerie, et sa police fédérale.....hélas, les retrouvailles d'avec ce diable de Manu et sa psychoValérie nous ont encore occupés une bonne partie de la nuit, ce qui fait que la pénible opération d'extraction de la couchette n'intervient qu'à 8h30....Laurent est parti, et le train aussi. Qu'à celà ne tienne Etienne, on n'est pas du genre à baisser les bras devant l'adversité; vous ne devinerez jamais comment on s'en est tiré; nous avons pris le bus.....vachement rusé l'équipage du Catafjord, et détérminé en plus, car c'est pas au même endroit; faut marcher à pied pendant un quart d'heure!

Bon bref, tout ça s'est super bien passé, et , à 11h02, nous étions tranquillement attablés à une terrasse devant un petit café en compagnie de Laurent, qui nous a ouvert la voie auprès des administrations concernées. S'en suit une petite balade au port de Cabedello pour admirer leur spécialité de bateau/bus ( une barque en bois avec un autobus boulonné dessus sans les roues ), et retour en train.

Ici, à Jacaré, il y a une spécialité, on n'y aurait pas forcémment pensé tout seul à une spécialité comme ça icite, et pourtant....tous les soirs, au coucher du soleil, il y a un type avec un saxo et une grosse sono, qui joue pour les clients des 4 troquets sur pilotis installés un peu en amont du mouillage; et qu'est ce qu'il joue-t-il? le boléro de Ravel quand le soleil commence à toucher l'horizon, puis l'ave maria de Gounod quand l'astre a disparu.....

Vachement mélodieux le boléro de Ravel; mais tous les jours systématiquement sans relâche, au bout d'un moment, on aurait presque envie d'un autre boléro que celui de Ravel, voire même, à l'extrème, pourquoi pas éventuellement pas de boléro du tout.....mais, bon, ici, c'est Ravel/Gounod tous les soirs; bon c'est comme ça, sauf que, ce matin, nous étions Malou et moi au supermarché pour faire les commissions ( bière, vins etc....); je choisissais des pommes, et les mettais dans un sac en plastique pour la pesée; et il y avait un type à coté de moi qui fredonnait en tripotant les fruits lui aussi.....et il fredonnait quoi le type? je vous le donne Emile: un boléro! et quel boléro croyez-vous qu'il fredonnait le type? ben si! de ravel! vous aviez deviné; y a pas de mérite. Eh ben moi je dis que ce Ravel, avant de composer un boléro comme ça pour s'occuper les doigts, il aurait été bien inspiré de mieux refléchir à toutes les conséquences de son geste.....vous croyez pas?

Vendredi: petite soirée peinarde à bord du cata; il est 20h, le diner est avalé, et la tisane mijote; nous serons certainement dans la couchette avant 21h; c'est pas comme hier......ouille ouille ouille....

nous avions une réunion importante avec quelques autres vagabonds nautiques; le sujet c'était: du bon temps tout de suite; chacun avait apporté des munitions: l'Argentin avait amené sa fille Romina et des saucisses, Manu avait amené Valérie, des saucisses et de la cachaça, Eric du rhum, Laurent de la bière, et nous, quelques boissons roboratives et du taboulé fait par Malou; eh ben, je peux vous dire que c'est pas le taboulé qu'à causé le plus de problèmes de digestion.....on a passé un soirée du genre excellente!

bon évidemment, ce matin, il y a un peu de mal aux cheveux; mais, au moins, tout le monde est vivant! même Eric, pour qui la journée aura été tout simplement rayée du calendrier; on s'est un peu tracassé pour lui, car, parti pisser vers minuit, il n'était toujours pas réapparu à 17h aujourd'hui! c'est un peu louche comme délai pour faire pipi; même un gros pipi....à moins qu'il ne se soit trompé de chemin entre le barbeuc et la plage; il y a au moins 40 mètres!

quelle soirée! Danielo a joué de la guitare, et nous avons raconté des histoires qu'il s'agissait de traduire en espagnol pour Romina.....épique

Malgré tout, aujourd'hui, c'est journée travaux bateau, et, je dois dire qu'avec la Miloude, nous faisons du bon boulot; ça avance bien.

Dimanche est une journée promenade/détente; notre ami Francis, connu il y a plus de 20 ans aux Antilles lorsque nous y faisoins du charter, et retrouvé ici à Jacaré, nous emmène en excursion avec son amie brésilienne Christina; nous passons par cabo branco, la pointe la plus orientale des 2 amériques, puis nous allons admirer quelques magnifiques plages du sud de Joao Pessoa, avant d'aller déjeuner en terrase devant l'une d'elle, à coté du gouverneur de l'état et d'une vedette de "novellas"; la journée se termine par une visite de la vieille ville de Joao Pessoa avec superbe coucher de soleil sans Ravel, puis retour au Catafjord pour un petit apéro d'au revoir....ça va comme journée non?

si tout va comme il faut, demain nous partons pour Natal;

sinon, j'ai pas trop regardé les JO, mais j'ai dans l'idée que les brasileiros n'ont toujours pas fait d'exploit en curling; y s'entrainent pas assez.....ou alors y s'en foutent......ou les deux......