ce dimanche non plus ne ressemble pas aux précédents; il a bien quelques points communs, mais, sinon, c' est encore différent.

ça commence encore par l'embarquement matinal des "dembés" pour une excursion en "nioumatique" (qu'on appelle en général l'"annesse"). Cette fois, question carburant, les choses sont organisées exactement à l'inverse de dimanche dernier: on embarque plein de gasoline......, et, on va pas loin! à 10 heures, c'est parti, direction une petite crique située à 3 ou 4 km d'ici. Un voilier anglais est mouillé devant l'entrée, et, son équipage, est déjà parti explorer "l'enfer vert". Comme nous, ils ont écouté le récit qu'en ont fait un couple de navigateur suédois, ravis d'y avoir observé des animaux exotiques; nous, pour la rencontre avec les bestioles forestières, on est moyennement bien grées: déjà le "nioumatique est orange....pas très "camouflage" comme couleur; ensuite, nous sommes équipés d'un puissant moteur qu'on entend vraiment très bien dès l'instant où il est suffisamment alimenté en carburant ( ce qui est le cas le plus fréquent....); mais surtout, notre modeste équipage est composé de 2 individus de sexe masculin dont au sujet desquels je ne ferais aucun commentaire, et, de 3 individus de l'autre genre; et, là, je me permettrais peut-être une petite remarque concernant le niveau sonore.....disons que les périodes de silence sont à peu près aussi rares qu'elles sont courtes, ce qui est assez peu propice à s'attirer la visite de la faune tant à plume qu'à poil ( haineu ou laineu, indifféremment....). Plus nous nous enfonçons dans la forêt, plus les berges se rapprochent, et, surtout, plus la rivière est envahie de plantes aquatiques qui entravent notre progression. Heureusement, mon ami Richard coeur de fion, que nous surnommons affectueusement Robin des boas, est armé de sa redoutable machette, avec laquelle il décrit des grands huits massacreurs de lianes et autres verdoyances pour nous frayer un chemin, tel un genre de tunnelier végétal....; bon, de temps en temps, il a bien un petit loupé qui enlève un copeau de polyéthylène à "l'annesse", mais, elle a la couenne épaisse, et du polystyrène dans les caissons; alors, que peut-il nous arriver? franchemet, je vous le demande.....bref, au bout d'un moment pas si court que ça, tout le monde est pénétré de la certitude que ça ne sert à rien d'aller plus avant, et que donc, on se met à l'abri du soleil sous un arbre, on amarre la barcasse, et on attaque le rosé avant qu'il ne se réchauffe pour célébrer nos 34 ans de mariage, ça nous rajeunit pas tout ça; picnic dans la jungue, rires, petite sieste.....l'appareil photo à Malou est parti sournoisement à la recherche de piranhas, mais il n'a pas dû en trouver, car on ne l'a plus revu..... le retour se fait à l'aviron dans le but d'aller vers "un peu plus de silence...."; j'ai l'impression que ces saloperies de bestioles sont bien exigeantes en matière de quiétude, et qu'elles n'attendent pas "un peu moins de bruit", mais carrément "pas de bruit du tout!" ; le sujet a déjà été évoqué: c'est pas possibb. Donc c'est retour tranquillou dans l'après-midi, avec encore plein d'essnce dans le réservoir, et pas vu une seule bestiole de la forêt, à l'exception de quelques piaffous colorés que y'en a exactement les mêmes en ville à Paramaribo....

Sinon, dans la semaine, les jours ont tendance à se ressembler étrangement ces derniers temps; on ne va d'ailleurs pas s'en plaindre, car c'est le style "la belle vie"; Malou a passé "un certain temps" sur internet pour solutionner le problème de notre pilote éléctrique en panne; elle a fini par en commander un nouveau aux US, et il nous faut maintenant attendre environ une bonne dizaine de jours avant de l'avoir.....du coup, ça nous laisse plein de temps pour bricoler; j'ai donc entrepris quelques travaux moyennement divertissants; dans le genre, déplacer les sorties d'échappement des moteurs.....celle-ci crachaient leurs grondements à l'arrière sous le cockpit, ce qui amplifiait le bruit à la manière d'une caisse de résonnance; je les ai, maintenant, fait sortir sur les flancs extérieurs de coques, économisant au passage 2 fois 4 mètres de tuyau, tout en améliorant la contrepression (les spécialistes apprécieront); j'en ai profité pour diriger vers la sortie 2 meubles très lourds que nous avions embarqué pendant les travaux de refit pour nous économiser quelques heures de main d'oeuvre; je n'en suis pas encore totalement débarassé, car Claire a émis le souhait qu'on les lui livre en Guadeloupe; ils y sont donc pour encore quelques mois; j'ai aussi monté des haut-parleurs extérieurs, et, maintenant, c'est musique partout dans le canote......j'aime bien! avec Malou qui me donne de bons coups de mains chaque fois que c'est possible, la liste des travaux a pris une petite claque ici au Surinam ( mais il en reste encore pas mal....)

Nous nous rendons quotidiennement au village pour acheter notre nourriture bio (il n'y a pas d'engrais ni de pesticides ici; les gens sont un peu trop pauvres pour ça), et nous nous baignons dans le fleuve 2 ou 3 fois par jour pour nous rafraichir.... on n'est pas les plus malheureux....

Je pensais à un truc: finalement, en réfléchissant bien, à l'instar de Mr Jourdain avec sa prose ( pas Bilou, l'autre....), j'ai idée que les pauvres font volontiers de l'écologie sans le savoir, et, sutout, sans subvention ni incitations financières autres que celles liées à leur dénuement; hélas, le pauvre est peu soucieux de gestion des déchets et laisse facilement trainer partout ses emballages plastiques et autres canettes en alu.... en même temps, il faut reconnaitre que les pays pauvres ne sont pas très enclins à mettre en place les systèmes de collecte et de tri nécessaires à pousser les gens à un peu de civisme dans ce domaine. Par contre, le pauvre se déplace principalement avec les transports en commun, ou en 2 roues, quand c'est pas à pied; le pauvre ne gaspille pas l'eau; faisant ses ablutions et ses lessives directement à la rivière, et, de plus, il receuille l'eau de pluie. Le soir, le pauvre s'éclaire raisonnablement avec une quantité limitée de loupiottes de faibles puissances. Et, bien sûr, le pauvre emprunte rarement l'avion, champion du monde des moyens de transport le plus polluant, et de loin. Bref, je vous dis tout ça parce que je lis des trucs sur notre planète en ce moment, alors ça me fait cogiter sur le sujet.....(cf "l'Atlas environnement" n° hors série de la revue "le monde diplomatique")

Les "dumbés" ont quitté Domburg la semaine dernière, et appareillaient ce mardi 25 de Paramaribo pour Tobago. Sitôt partis, leur corps-mort a été occupé par Jean-François, marin pêcheur en retraite qui navigue seul ( tout le monde n'a pas la chance de parvenir à entrainer sa bergère dans l'aventure...), à bord de son Ovni39. J'ai ralenti un peu la bricole pour faire du ménage dans mon ordi au dossier "musique" ( 130 Go, soit environ 5 semaines de ziq ininterrompue!). Bien que la vie ici soit très agréable, nous commençons à avoir un peu des fourmis dans les quilles; aussi, dès que nous recevrons le pilote, ce sera direction Tobago sans trainer.....sans doute la semaine prochaine; entre autres avantages de notre actuel mouillage, nous recevons internet à bord par la wifi; ainsi, avec Fedex, nous sommes informés chaque jour de la progression du colis qui contient le pilote ( hier, il était à Trinidad; ça se rapproche....)