L'épisode"visite aux babordais dans leur nouvelle vie guadeloupéenne" est achevé; nous avons repris le voyage avec toujours le même objectif: voir derrière l'horizon si les palmes de cocotiers sont plus vertes ailleurs.....

De retour aux Saintes, nous retrouvons nos chers d'Embés qui glandouillent consciencieusement dans cette magnifique baie, en compagnie des parents de Richie venus leur rendre une petite visite de 2 mois; aussi, pour nous, le vaste programme apéro-balade à terre-baignade est immédiatement réactivé; et, donc, ça serait un peu ça la belle vie.

Cet après-midi, c'est visite de l'îlet à cabrit: on s'y rend en dinghy, et, après la trempette masque/palmes/tuba pour admirer les poissons multicolores, nos pas nous mènent jusques aux ruines de l'ancien fort Joséphine: ce serait ici que Christophe Colomb serait apparu à Bernadette Scoubidou sous forme d'un pélican à tête noire insidieusement baptisé "Pen d'huître", ce qui signifie en créole "tourne toi que j't'attrape"; ça me parait louche comme histoire; j'ai un peu de mal à l'avaler (comme disait la jeune mariée).

C'est mardi, et je vis mes premiers instants de boulanger du bord......nous avons acheté une machine à pain, et j'ai calculé qu'avec nos équipements actuels de "pwofitasyon" d'énergie douce ( solaire + éolien), je dois pouvoir faire un pain d'un kilo sans avoir recours au groupe éléctrogène. En ce moment même, pendant que je vous écrit, la miche léve, avant le cycle de cuisson; je vais en profiter pour couper les cheveux de Malou

Pour mardi gras, nous avons séjourné 5 jours à Marie-Galante avec les babordais, ça leur a fait un peu des vacances, et nous avons visité ensemble les 3 principales distilleries de rhum de l'île: j'ai trouvé ça captivant! je me suis découvert une passion pour le rhum....n'entendez pas que ma consommation de ce fameux breuvage doive en devenir immodérée; que nenni; je vous parle du coté technique de sa fabrication, avec l'évolution des process de distillation, depuis l'alambic mis au point par le père Labat (dieu distille son âme), jusqu'aux plus récentes colonnes de distillation qui fonctionnent en continu, avec la vapeur obtenue par l'incinération des résidus de broyage de la canne; c'est une production très écologique, qui peut se passer d'apport d'énérgie extérieure, et dont tous les rejets sont recyclables; le rhum qui sort à 78° de la machine ( j'ai gouté: ça réveille!) est ensuite coupé avec de l'eau pour titrer 59° ou 50°; ici, on l'achète en cubi de 4,5 litres; je voulais en mettre un à coté de ma couchette (pour la sieste) mais Malou s'y est opposée....

Le premier pain a été absorbé hier soir, sous forme de toasts, par la dizaine de copains réunis pour l'apéro à bord du Cataf: bon accueil.... le second a été fait ce matin en temps masqué, alors que j'installais les 2 panneaux solaires supplémentaires que nous venons d'acquérir la semaine dernière auprès de Anke pour une somme modique; cette hollandaise installée à Pointe à Pître depuis une petite vingtaine d'années, exploite une échoppe de matériel d'occase qui tiend nettement plus de la caverne d'Ali bobo que du supermarché; mais bon, on y trouve plein de trucs utiles en fouillant bien, et pis, elle est sympa.

Coté pain, faut pas se plaindre; c'est pas encore super super, mais c'est bien parti; le troisième est en route; je vous en reparle, à+

Jeudi: panne d'alizé pour quitter les Saintes; c'est au moteur que nous nous dirigeons vers Deshaies. La mer est peu agitée et le ciel moyennement nuageux; nous avons quitté nos d'Embés hier soir en allant diner ensemble chez Georges en compagnie des amis du "Phébus": Sandrine, Frank, et Ugo.....discussions animées sur le thème "les luttes sociales en Guadeloupe", petit rhum d'adieu, puis gros bisous au p'tit déj.....ça y est, nous sommes partis; nous risquons bien de ne pas nous revoir avant un moment.

La soufrière est un sommet bien poli ( dans le sens "politesse" et non pas "pâte à polir"): habituellement encapuchonné dans son sempiternel cumulus en mousse à raser, elle se découvre à notre passage devant Basse-terre, comme pour nous saluer; quelques instants seulement, car, le temps de l'écrire, et elle s'est déjà replanquée comme une vierge effarouchée, la tête dans ses blancs en neige...

Deshaies, petit bourg au nord-ouest de la Guadeloupe nous reçoit dans sa coquette baie aux eaux claires et peu fréquentées par la gent touristique; l'escale commence calmement, puis ça s'agite sensiblement avec les arrivées conjointes de forts vents de nord, de la houle qui va avec, et de nos babordais chéris venus nous rendre visite pour le ouikène; Malou a acheté à un péchou local de la dorade enlevée prématurément à l'affection des siens le jour même; le candide garçon a tenté de lui faire passer une livre comme étant un kilo: bonjour la "pwofitasyon" quand même! évidemment, avec la Miloude, ça n'a pas donné comme il aurait voulu l'gars....et Malou a eu son kilo de dorade à 10 euros comme tout le monde!

Samedi: je viens de démouler mon quatrième pain aux énérgies douces: ça y est! il est impeccablement réussi....je vais pouvoir maintenant procéder à quelques ajustements mineurs afin de peaufiner ma propre recette; ensuite, la fabrication du pain rentrera dans la routine du bord au même titre que la douche hebdomadaire ou le changement de caleçon mensuel.....( humour )

Hier après-midi, j'ai caréné les coques de notre modeste barcasse en plongée: vu du dehors, j'avais l'impression qu'il n'y avait presque rien à enlever; il m'a tout de même fallu environ 2 heures pour le faire; alors que le dernier carénage au sec date de mi-décembre, et que nous avons utilisé un antifouling très puissant et très chargé en cuivre...j'ai lu sur internet que les glaouches ont pondu un système à ultrasons; c'est très cher, mais si j'avais la conviction que ça marche vachtement bien, je m'occuperais vite fait de tenter de convaincre Malou qu'y faut ça.