Vous le savez (ou peut-être vous ne le savez pas), Catafjord est équipé d'un atelier; d'un bel atelier même! en tout cas, d'un atelier d'un genre pas commun sur un bateau de plaisance de 62 pieds. Avec ses 2 mètres de long par 1m50 de large, ce n'est certes pas ce qu'il est convenu d'appeller un "grand atelier", mais tout de même, on peut y fabriquer ou y rafistoler quantité d'équipements de toutes natures, qu'ils soient éléctriques ou mécaniques ou composites (mais pas en béton armé ni en plâtre)....Cet atelier bénéficie, en sus, d'une vocation de magasin , car quelques "spare parts" et autres visseries y sont stockés. Tout ceci est fort seyant dans un navire au standing et à la vocation voyageuse du "Cataf", cependant , cette aisance bricolatoire s'accompagne d'un inconvénient de taille, généralement occulté, et que je tiens à mettre en lumière présentement: ainsi équipés, lorsque tel ou tel délire de sophistication du dit Catafjord vient à être abordé lors de quelque apéro ou soirée de causerie avec des amis, voire simplement juste Malou et moi entre nous, il nous est positivement impossible, voire plutôt difficile, de prétendre ne pas y toucher à cause qu'on n'est pas équipés pour...... ça serait un peu quelquepart somewhere une des raisons pour laquelle nous sommes encore actuellement en plein travaux, alors qu'en plein voyage d'agrément de rentiers....Bref, les modifs de roof et nouveaux vitrages du carré sont terminées, et ça c'est pas dommage! en plus, le résultat est FANTASTIQUE, dépassant sensiblement l'espérance.......et, donc, nous sommes actuellement sur la suite du programme d'amélioration permanente du bourrier; aujourd'hui, c'était, je vous le donne émile: optimisation de l'atelier! par construction de supports de tiroirs qui permettront de ranger efficacement tout ce qui nous est nécessaire ( je vous avoue modestement que je n'ai pas encore une vision très nette de la frontière entre le nécessaire et le superflu, mais je travaille le sujet....). Résultat, construction de 16 tiroirs de rangement dans l'atelier, et rangement du merdier dedans.......

28 Avril: ça y est, c'est arrivé, notre tour est venu, la crise touche désormais le Catafjord: premier affecté: le groupe éléctrogène! lorsque les batteries neuves sont arrivées, au début de la semaine, on a bien senti que des changement allaient advenir à brève échéance; pensez, 4 éléments de 6 volts 450 ampères/heures arrivant des US dans leur livraie rouge, et arborant fièrement leur marque: "ROLLS". Maintenant qu'elles sont à poste, nous pouvons nous ennorgueillir de posséder 4 rolls à bord; par contre, le pauvre groupe éléctrogène de 7 KVA se trouve délésté d'une bonne partie de sa tâche, et ainsi, durement frappé de chômage technique. Bien sûr, s'il advenait que nous traversions une longue période sans soleil et sans vent, ses services seraient bien précieux pour alimenter le chargeur de batteries, mais, par les temps qui courrent, Eole et Râ nous gâtent suffisamment pour subvenir à l'ensemble de nos besoins énérgétiques. Evidemment, dans le même temps, toutes les améliorations techniques qui fiabilisent le canote et le rendent de plus en plus confortables ne se font pas seules, et l'équipage est lourdement mis à contribution.....heureusement, le courage nous habite encore un peu, et, jour après jour, la liste des travaux restant à faire s'amenuise un peu ( j'ai mis "un peu", car il n'est pas rare qu'après avoir rayé 2 lignes, j'en rajoute une à laquelle je viens juste de penser.....)

Aujourd'hui 30 Avril, c'est congé sur le chantier Catafjord, à cause du carnaval de Philipsburg, la capitale hollandaise de St Martin. Dès 10 heures, nous partons en bus pour avoir le temps de nous familiariser un peu avec la ville avant le début du défilé. Les commerces sont fermés, à l'exception des habituels "pièges à touristes" qui fourguent leurs bibelots aux milliers de ricains que vomissent quotidiennement les paquebots de croisière. Sur le trajet du défilé, les choses se mettent en place: les badauds s'installent avec chaises de jardin et glacières, le hayon du "space wagoon" en guise de taud de soleil; on amène les mômes et les mamies en fauteuils roulants, cependant que les débits de boisson clandestins type "glacière, dans la camionette" se répartissent tous les 20 mètres environ......ça y est, c'est parti: les premiers décibels jaillissent du premier camion, et les premières défileuses commencent à se trémousser. En un quart d'heure, la fête bat son plein; les camions sono, groupe éléctrogène de chantier sanglés à l'avant de la remorque, et musicos derrière, sur le plateau se succèdent à la queue leu leu drainant avec eux leurs chapelet de danseuses et danseurs aux déguisements sophistiqués; beaucoup de percussion, quelques "claviers" et quelques cuivres ( trompettes et trombones à coulisses ), rares bassistes, et pleïade de chanteurs et chanteuses de rap; la puissance des sonos est ahurissante: ça vous fait vibrer l'estomac à l'intérieur du bide, et, les parents raisonnables garnissent les oreilles de leurs merdeux de bouchons de coton; impossible de parler......juste se trémousser au rythme des percus et se faire photographier avec danseurs et danseuse du défilé; inutile de demander poliment, nous sommes souvent sollicités. Tous les gabarits possibles sont présents dans la quarantaine de groupes défilants; on peut ainsi voir frétiller côte à côte la charmante mannequin et l'imposante sumo sans complexe (mais non démunie de grâce en même temps); de même, la pyramide des âges débute à l'adolescence pour s'achever limite grabataire......un régal! et c'est encore une journée fantastique! ce n'est évidemment pas un carnaval majeur des Caraïbes, mais tout y est, et nous ne regrettons pas les 3 dollars du bus pour s'y rendre....

La ville de Philipsburg abrite en sa périphérie une entreprise de distribution de produits divers et variés, genre "leroy merlin" et "Galerie La fayette " enfin réunis, qui s'appelle "Cuoymann". Cette enseigne fort respectable essaie d'attirer le chaland français résident à quelques kilomètres seulement de sa boutique en diffusant sur les radios locales françaises force plublicité; mais, bien sûr, nos speakers français prononcent le nom de leur client à la française, ce qui donne des spots publiciataires qui, personnellement, me font plus sourire qu'acheter; le plus croustillant, dans le genre, je l'ai entendu ce matin même:" pour la fête des mères, vous aussi faites confiance à "couille-man"!........... elle est pas sympa celle-là?