mardi12 mai:

avec ma Miloude, nous venons d'inventer une nouvelle boisson: le "cafthé". J'espiq: depuis que notre nouvelle installation éléctrique est en service, l'énérgie ne manque pas à bord du Catafjord, et nous faisons désormais tous les matins le café "aux énergies douces": le 12 volts des batteries est transformé en 110 volts alternatif grâce à l'onduleur, et sert à alimenter une cafetière ordinaire. Puis, en cours de matinée, vers 10 heures, nous faisons une petite pause thé, et c'est encore la cafetière qui réchauffe l'eau; sauf que, des fois, on a oublié d'enlever le filtre à café avec son marc dedans.......et donc, ça donne donc la fameuse boisson que j'vous cause: l'inimitable "cafthé".....c'est ce que nous avons fait par inadvertance à nos amis canadiens il y a 3 jours, et ils n'ont fait aucun commentaire. Ils ne sont pas non plus revenus depuis....mais ça n'a sans doute rien à voir; si ça se trouve, ils ont plein de trucs à faire à bord de leur canote....ça veut pas dire.....

mercredi 20 mai:

les derniers coups de rouleaux à peinture appliqués sur le pont en scrutant du coin de l'oeil les gros nuages qui coiffent la colline, menaçants, marquent les ultimes moments laborieux de ces 7 semaines de "chantier". Nous avons fêté dignement cette cloture des travaux hier soir en compagnie d'un groupe de 6 amis, et les conversations animées ont retenties dans le carré jusqu'à 2 heures du matin....y fallait pas moins. Tous les boulots de la liste n'ont pas été réalisés, hélas, mais les plus importants oui; et ça a très sensiblement amélioré notre quotidien. Nous avons rangé la majeure partie du matériel de boulot et reprenons petit à petit le rythme de vie plus indolent que nous avons choisi: rétablir la priorité à la surveillance quotidienne de la météo, s'informer sur les prochaines escales et les préparer, et, surtout, se colletiner un sérieux nettoyage des coques en plongée, qui ne manquera pas d'être fastidieux tant la végétation et la faune qui y ont élus domicile sont denses et tenaces. Nous avons acheté à cet effet un équipement de narguilé composé d'un compresseur à membrane et et d'un détendeur de plongée très primaire au bout d'un tuyau de 15 mètres. Je l'ai essayé pour gratter les hélices en compagnie de notre copine Laurence qui a acheté le même; ça marche super! par contre, sans ceinture de plomb, les efforts nécessaires pour se maintenir sous la surface sont harassants; il faudra que je m'équipe en apparaux de lestage

Dans le chapitre " améliorations notoires qui ne se sont pas faites toutes seules", je vous raconte le changement de chaine de mouillage et de guindeau: "Catafjord" était équipé, à l'origine, d'un guindeau de 1000 watts avec un barbotin de 10; nous avions complété l'arsenal de mouillage sur ancre par l'adjonction de 100 mètres de chaine de 10; et nous vivons avec ça depuis 2 ans. Las, l'expérience de ces 2 années alliée aux nombreuses lectures et discussions sur ce sujet m'ont persuadé que tout ceci était vraiment très limite pour cette taille et ce poids de bateau, surtout navigant en équipage réduit. Nous avons donc pris la décision de monter un guindeau de 1700 watts et de la chaine de 12. Seulement, nous avons réalisé l'opération ici, dans la baie de Marigot, l'ancre bien enfouie dans le sable et le canote tirant dessus au bout de 35 mètres de chaine ( il y a 3 mètres de fond). Lorsque le nouveau guindeau a été en place, il a fallu remonter les 35 mètres de chainede 10 et l'ancre.....manuellement, avec l'aide du winch de prise de ris, en tournant sa manivelle avec nos petits bras plus décharnés que musclés car le nouveau guideau ne peut pas tracter de chaine de 10....ça a pris "un certain temps".....à l'issue duquel nous nous sommes extirpés péniblement du mouillage encombré par environ 150 bateaux à l'aide de nos hélices peu efficaces car chargées de concrétions; une fois un peu au large, à l'écart des bateaux, au moment de démonter la manille qui lie l'ancre et la chaine de 10, crac, le maillon cède, bloqué par la corrosion! obligés de mettre le groupe éléctrogène en route, sortir le touret éléctrique et la tronçonneuse pour déchiqueter cette saloperie de sa race de manille on n'a pas toujours la vie facile j'vous l'dit! bon, bref, un peu laborieuse l'opération, mais, au bout, nous attendait l'immense satisfaction de revenir mouiller au même endroit, avec un beau guindeau tout neuf qui fait un beau bruit régulier de guindeau neuf, et une robuste chaine de 12 beucoup plus sécurisante pour les mouillages du Pacifique.

Sinon, nos amis canadien Réjanne et Denis sont revenus nous voir pour faire les adieux; ils sont partis pour les Bermudes il y a une bonne semaine, et ils doivent sûrement y être présentement .......leur enverrais-je la recette du "cafthé" en signe d'amitié? faudrait pas que le Canada nous la vole non plus....en ces temps de mondialisation.....je vais réfléchir encore un peu.....en buvant un coup; à la vôtre!