mardi 2 février ; "c'est quoi ces jolies petites maisons, derrière les arbres là-bas?" dit Malou en arrivant devant Golfito. "Des tombes ma poule; c'est un cimetière....". L'ancienne cité bananière reconvertie dans l'huile de palme et le tourisme s'étire sur le littoral, blottie, comme adossée à la forêt omniprésente. Nous mouillons l'ancre devant le sympathique yacht-club "land sea", tenu par Katie et Tim; un hâvre tout à fait recommandable. Tim a un look d'Irlandais ( on dirait un des "Dubliners" ), se dit Espagnol, et spike parfaitement english avec un accent genre Américain....Les formalités d'entrée au Costa Rica nous accapareront presque toute la journée, avec un coup de chauffe particulièrement "exciting" lorsque la douanière nous somme d'aller voir un avocat pour que nous puissions lui produire une preuve, en espagnol, que j'ai l'autorisation de commander le Catafjord! ( 100 dollars le papelard!......). Pour finir, ça se règle à l'amiable en lui présentant tous les documents canadiens que nous possédons sur le sujet, et en lui rédigeant moi-même une déclaration en espagnol ( un peu comique d'ailleurs, genre: "yo soy el capitan del bote Catafjord", signé "domi"). Sinon, escale bien sympa Golfito. Pour le moment, et bien qu'il n'y ait pas de vent, nous nous préparons à reprendre la mer pour nous rendre à Puerto Jimenez, une dizaine de milles dans le sud-ouest; en fait, une fois sortis de la baie, une légère brise nous permet de faire voile à petite vitesse et ça nous convient parfaitement. Baignade en arrivant: l'eau est claire et à une température de 29,6°c; ça c'est bon.

vendredi 5 février ; la découverte, à pied, de puerto Jimenez, ne nous laisse pas indifférents; cette bourgade sans coquetterie possède un coté "far-west" assez plaisant, avec ses larges rues parallèles en terre ( à l'exception d'une artére principale en dur). Pas mal de boutiques sont tournées vers le tourisme, mais il y surtout les autochtones qui vivent ici dans une ambiance de village assez bon-enfant; on joue au foot ( sur un terrain très correct ), on déambule en vélo, on fait ses emplettes, on rentre à pied du boulot ou on va faire trempette à la plage car c'est marée haute en ce moment; une camionette abondamment sonorisée parcours le bourg en tous sens, annonçant à grands renforts de décibels le karaoké du soir....

dimanche 7 février ; bahia Drake. Petite ballade à terre avant de poursuivre notre chemin vers l'ouest; le "newmatic" nous emmène découvrir une de ces adorables rivières qui serpentent au coeur de la forêt, enchâssée entre des collines couvertes d'arbres géants. Les cris d'animaux font un bruit de fond dont je dirais qu'on l'entend bien....nous nous déplaçons à l'aviron pour mieux goûter la majesté de l'environnement, et aussi pour ne pas abimer l'hélice du Yamaha sur un caillou.....Soudain, "là! un caïman; rapprochons-nous doucement". Il nous a à l'oeil le bougre; au fur et à mesure que nous forçons sur les avirons, lui aussi accélère sa nage, et finit par plonger lorsque nous ne sommes plus qu'à quelques mètres.....tant pis pour lui; il ne sera pas sur la photo. Le temps d'avaler le petit café gentimment offert par la cuisinière de l'hotel voisin, et nous voilà repartis cheminer dans un sentier forestier; brièvement, car nous devons poursuivre notre route vers Quépos, et voilà que se lève une jolie brise diurne. Nous levons l'ancre à midi, et la voilure est promptement établie pour nous propulser jusqu'au soir.

lundi 8 février ; des trombes d'eau qu'il est tombé cette nuit! bah, ça aura rincé un peu le canote; il n'avait pas vu de pluie depuis Colon; ça ne vaut pas un vrai nettoyage avec balai-brosse et tout, mais tout de même, une partie de la crasse accumulée au "flat", sous le vent de la ville de Christobal et de son port de commerce, aura forcémment été entrainée. Ce mouillage de bahia Dominicalito ne nous laissera pas un souvenir impérissable: peu protégé et donc rouleur, l'"atterissage" y est plutôt sportif; et c'est sans tenter d'en franchir les rouleaux qui frangent la plage que nous quittons les lieux, rendus mornes par une grisaille genre bretonne....peut-être est-ce là un petit clin d'oeil armoricain avant l'arrivée de nos invités....nous attendons, en effet, pour samedi prochain, Véro, une nièce, Régis, son mari, et leurs trois adorables descendants en culottes courtes, qui vont quitter durant quelques jours leur paradis finistérien et venir faire connaissance avec les "ticos" et leur enfer vert.....

mardi 9 février ; tout est prêt! nous sommes à Quepos, le lieu de rendez-vous prévu, et le "gwenn a du" est établi dans les barres de flèches babord. Le mouillage est rouleur, bien ouvert sur la houle du large, mais l'eau est claire et chaude, et il y a quelques facilités à terre, et plusieurs jolies îles sont à proximité. On doit pouvoir faire une belle croisière....