Penser que 3 semaines d'immersion totale en milieu jeunesparentsdynamiques/enfantsenbasâge c'est peu, me parait constituer une lourde erreur......vu de ma lucarne, en tous cas, c'est pas rien.....non que nos petits-fils soient plus turbulents, ou plus dissipés, en un mot plus casse-burne que les autres mômes; que nenni! simplement, avec l'expérience de la vie, ou devrais-je dire malgré l'enseignement des ans, je n'arrive toujours pas à piger ce qui conduit les morveux à pisser trois fois plus souvent dans une galerie marchande qu'à la maison, à en oublier l'usage de la marche à pieds au point qu'il faut les porter comme des bébés, à ne plus savoir boire un verre de jus d'orange sans en renverser systématiquement le contenu sur une table d'abord, puis sur les genoux des voisins tout de suite après.......bref, on dirait qu'un genre de sixième sens diabolique les informe qu'en certaines circonstances leurs turpitudes pèsent plus lourd,....et alors là: ils mettent le paquet! Cependant, en ce moment, la profusion de décibels m'indispose moins que d'autres fois, car je n'entends presque plus de l'oreille droite depuis deux semaines; le toubib a dit que c'est une otite....j'ai ingurgité toutes les potions pharmaceutiques prescrites.....sans résultat; c'est génant comme handicap, sauf question hurlement des gosses où là c'est avantageux......wait and sea......

Samedi juste avant le Dimanche où on repart chez les Aussies. Tintin et Claire nous ont concocté une journée "point d'orgue" du séjour Gwada en louant une embarcation fortement motorisée, à dessein d'emmener tout le troupeau plus deux amis à l'Ilet Caret. Béatrice et Ferdinand sont là, devant le ponton, comme convenu; les provisions de bouche promptement sécurisées dans la mini-cabine, Tintin lance le bouzin, un énorme deux-temps Yamaha qui affiche ostensiblement "200", comme pour indiquer que c'est le nombre de chevaux/vapeur qu'il serait capable de développer pour peu qu'on l'en sollicite......bon, ça y est, c'est parti! par chance, notre route nous mène vers le nord, au fond de l'anse, plus loin que le port de commerce, chemin logique pour accéder au "cul-de-sac marin", via la "rivière salée". Nous voguons depuis un quart d'heure à vitesse réduite quand n°2 informe qu'il voudrait "poser une pêche" immédiatement.......notre canote, bien que des plus modernes, n'est pas équipé du genre de récipient qui facilite le bonheur en pareille circonstance.....Tintin stoppe le bazar pour limiter les remous, cependant que maman maintient son petit chieur au dessus de l'eau dans l'espoir d'un rapide "floc-floc"....... appuyé par l'injonction ad-hoc: "va-s-y mon fils; pousse fort; c'est le moment"..... las, ça vient pas.....on remballe le petit, et Tintin nous prépare un nouveau départ, sollicitant fermement la clé de contact du bouzin;...... rien.;......il a beau titiller tout ce qui est à portée de ses doigts genre manette de gaz, manette d'inverseur, clé de contact et toute cette sorte de boutons divers et variés, le bourrier reste muet! Mais notre Tintin est un gars opiniâtre, et son assiduité se trouve, au final, récompensée après quelques interminables minutes par le "pouët-pouët" du bouzin qui se décide enfin, on ne sait pas pourquoi.......donc, c'est reparti, et, on avance. La vitesse démocratique s'établit à cinq noeuds; ça peut paraitre lent, mais présente cependant moults avantages, comme celui, non négligeable, de recevoir la pluie qui tombe drue de manière moins cinglante, tout en respectant la vitesse maximum autorisée qui est ici de huit noeuds. Tout le monde est trempé, sauf les mômes qui ont prudemment rejoint la bouffe dans le bunker. Une bonne nouvelle arrivant rarement seule, voici non seulement le retour du soleil, mais également celui de l'horizon car nous sommes arrivés dans le "cul-de-sac marin". Certes plus aucune limitation de vitesse ne vient entraver le déchainement des deux cents bourrins du Yam, cependant, l'alizé est bien vigoureux et lève un clapot très capable d'arroser son monde si on accélère, et, donc, on accélère pas!la nouvelle vitesse démocratique s'établit ainsi à sept noeuds, ce qui est appréciable pour de "voileux" comme nous. Nos invités, jeune couple de Guadeloupéens tout à fait adorables, nous racontent leut île, leur vie, leurs projets....et offrent au passage une petite leçon de créole. Ils ont apportés plein de bonnes choses, aussi les agapes démarrent elles de bonne heure.....et nous voici arrivés à notre but, et c'est "LA" carte postale! eaux turquoise à 25°c (seulement......brrrrrr), punch planteur en barbotant autour du canote dans moins d'un mètre d'eau, ambiance festive.....une féerie! Fredinand cuisine très bien et donc, on se régale. Inexorablement, approche l'heure dont au sujet de laquelle il serait temps d'envisager un repli stratégique si on pense rentrer aussi confortablement/lentement qu'à l'aller.....Quelqu'un dit:" si on rentre à fond, on peut rester encore une heure, car ce bateau est capable d'avancer à 32 noeuds!" fichtre, ça n'est pas une vitesse ridicule, ça......Une heure plus tard, appareillage; et "zyva mon Tintin; envoie la ouache!"; le monstrueux bouzin avec le gros "200" écrit sur son capot envoie direct l'équipage vers Pointe-à-Pître à la vitesse de ......7,2 noeuds! stupéfaction du capitaine Titi......on vérifie que l'hélice est claire, ainsi que le filtre à carburant, les urines de mariée......etc....etc....rien n'y fait. Bah, qu'importe; la bonne humeur est bien ancrée et la bouteille de rhum n'est encore quà mi-marée, alors hardi les gars! Arrivant, quelques moments plus tard, en vue de la marina qui héberge notre loueur, Tintin appelle au téléphone son pourvoyeur de chevaux défaillants, lequel lui annonce tout de go la formule magique: "stoppez le complètement et redémarrez."....... Et ça marche!..... la patate!.....mais nous sommes quasimment arrivés, et la vitesse n'est plus de mise. Passant à proximité de "Hiva-oa", le bateau de Daniel et Annie, ils nous hèlent pour un ultime et inrefusable ti-punch, "et après on se connait plus.....". Et glou, et glou........La nuit est là; les pizzas achetées à la marina aussi, que nous grignotons sur la terrasse de la maison avant de prendre congé d'avec nos gentils guadeloupéens. C'est promis, les amis, la prochaine fois, on fait une fête chez vouzot'là.

Dimanche le lendemain; fin du séjour.....pas superpoilant comme moment; on s'embrasse; Grignou fait l'andouille pour tromper sa tristesse qu'on le quitte encore une fois...c'est la vie. Quelques heures et coups d'ailes d'avion plus tard, la nuit nous trouve à San Juan de Porto Rico pour une escale de deux jours avant le grand retour.

Lundi; pour faire simple, Malou a réservé une chambre au Best Western de l'aéroport, et grand bien lui en a pris. Le petit déjeuner "continental" et néanmoins roboratif est apprécié, avant de sortir poirauter à l'arrêt de bus en vue de nous rendre à la vieille ville distante de plusieurs kilomètres. Nous aimons bien ça nous, le transport en bus; ça permet une immersion immédiate au sein même de la population du pays visité. Les Porto-ricains nous plaisent bien, comme ça, de prime abord: sourire facile, empressement à rendre service....on aimerait prolonger l'escale. Leur île occupait une position stratégique au sein des Caraïbes à l'époque de la découverte de ces régions par les conquistadores; aussi n'eurent-ils de cesse de fortifier pendant deux siècles et demi ce qui constituait une "porte d'accès" à toutes les richesses réelles ou supposées de ce"nouveau monde". Ainsi, la vieille ville de San Juan, ceinturée de remparts, est également équipée de deux imposants forts érigés au XVIième siècle et destinés à assurer l'hébergement des nombreux et intrépides guerriers venus là de leur plein gré défendre le bout-de-gras en or de leur roi......Déambulant comme deux bienheureux à travers ces ruelles chargées d'histoire, la cité nous rappelle très fortement Carthagène, en Colombie. Les maisons aux façades colorées et ouvertures encadrées de blanc arborent des balcons aux rembardes en fer forgé ouvragées; les rues pavées sont étroites où l'alizé s'engrouffe en climatisation naturelle. Les nombreuses placettes arborées sont autant de havres semblant tout spécialement destinés à accueillir les multiples statues de bronze qui réhaussent encore la personnalité de cette ville; à admirer sans modération, posé sur un banc public. Partout, les échoppes à bouffe ou artisanat local guettent le chaland dans une relative indolence. Cheminant le long du quai, nous tombons nez-à-étrave sur......la "BOUNTY", réplique construite en 1960 pour les besoins du film "tu l'as-t-y vu mon bel arbre à pain.....?" (sauf erreur de ma part.....), même qu'il a aussi servi pour faire le plus récent "Pirate de Carib" avec Johnny profond.....De retour à l'hotel pour se préparer physiquement et mentalement aux 30 heures d'avions qui nous attendent encore, on se dit: "quelle belle journée!"

Samedi 3 Mars;

Dimanche 4 Mars 18 heures; première soirée peinarde à bord de notre Catafjord! ouffffffff!!!pas mécontent! le voyage retour depuis Porto Rico n'a pas été une aimable partie de rigolade; les différentes escales, Atlanta, puis New-York, puis Los Angelès, puis Sydney, et enfin Coolangata, se sont enchainées à un rythme soutenu (jusqu'à Sydney) , avec une improbable escale de seulement cinquante minutes à Atlanta pour changer d'avion et de terminal! Mais c'est pas tout; au lieu d'arriver à Sydney comme prévu, nous avons atterri à Brisbane à cause des mauvaises conditions météo.....Nous, opportunistes, on se dit: " tant pis; on annule la visite de Sydney, et en contrepartie, ce soir, on dort à bord de Catafjord. Super!". Sauf que là, c'est le sketch de Laspalès en live: l'avion, y se pose; y s'immobilise même.....mais on peut pas descendre! personne n'a essayé...... pour éviter les problèmes. Alors, on reste là pendant plus d'une heure, enfermés là-dedans après nos quatorze heures de vol, cependant que Catafjord, à quelques kilomètres de là serait bien content de nous héberger......Enfin, ça repart......Atterissage à Sydney avec trois heures de retard: la matinée est finie; le temps de récupérer nos bagages et de nous rendre à l'hotel il est 14 heures. On n'a rien bouffé depuis sept heures ce matin, coincé contre mon gros chinetoc de voisin qu'était vilain comme le diable, triste comme un jour sans apéro, et qui sentait mauvais comme un pot de chambre de vieille mal vidé ( le pot de chambre, pas la vieille.....); voilà comment démarre bien notre arrivée en Australie! Mais bon, on ne se décourage pas; hop, dans le bus, direction le centre de la "city", là ousque les immeubles grattent le ciel tellement haut que s'il n'y avait pas de ciel, on ferait pas la différence! marche à pied, et voici l'opéra; c'est le moment de faire des photos. Le ciel s'est beaucoup couvert depuis le début de notre ballade.....tiens, une goutte!..... tiens, deux autres.....le temps de dire "c'est pas de bol ce temps.....", ça y est, il pleut comme vaches qui jouissent.....et ça va durer 3 jours......Il y a de belles choses à voir à Sydney; pour sûr. Comme l'Australian museum, dans lequel nous avons passé toute l'après-midi de Samedi, à l'abri de la pluie, fascinés par une passionante expo sur la "Canning's stock route"; grosso modo, c'est l'histoire de la conquête du désert par les colons désireux de s'approprier un espace "nouveau"......pas nouveau pour tout le monde puisque habité par des aborigènes...... depuis 40000 ans.....nous dit-on. Sinon, le "citysightseeing" par bus à étage, sous la pluie, c'est un peu moyen comme attraction. A noter que nous y avons fait notre première incursion en avant-première dans le monde magique et vermeilleux du troisième âge, en acquérant notre billet 30% moins cher sur les conseils du vendeur de tickets belge, ponctuant son acte généreux du conseil: "si vous êtes controlés, vous dites que avez soixante, sinon, je vais me faire allumer......". "Merci, une fois!" qu'on lui dit. Mais le temps file (comme disait la jeune mariée.....) et voici qu'il est temps de rejoindre l'ultime avion qui va nous ramener "au pays"....solidement amarré à Sanctuary cove marina.

22 heures; les roues des valises font un vacarme ferroviaire sur les planches du ponton. On distingue d'abord ses mâts, et puis, il est là, dans toute sa majesté de grand gaillard un peu pataud, rigolard et pas bégueule, semblant nous dire:" c'est pas pour me vanter, mais j'ai fais aucune connerie". C'est bien plaisant de retrouver ainsi un bon canote qui ne vous veut aucun mal, avec tout qui marche, bien comme on l'avait laissé en partant .