Vendredi 22 Juin; une heure de retard à l'atterrissage; ça nous arrange plutôt, car il fait encore nuit. Le petit déjeuner, pris à l'aeroport, nous remet direct dans l'ambianceAustralienne, question "bouffe"......on n'est plus aux Landes.....ni chez François..... Le taxi est une Toyota hybride; une merveille! Et nous voilà sur la plage devant le yacht club, avec nos valises....... Une chance, c'est pleine mer et le vent est faible donc, pas de clapot....... suivi d'une deuxième chance: un navigateur matinal venu là promener son chien nous propose un "lift"; ainsi, nous montons à bord de Catafjord à l'instant où l'astre solaire procède à son lever de rideau quotidien. Le canote s'est très bien comporté en notre absence, et tout va pour le mieux à bord.....sauf qu'il a un peu fait sa mauvaise tête question "hygiène".......crado de chez "dégueulasse"! les fientes d'oiseaux, additionnées aux poussières de la ville voisine, le tout dans un contexte de "non-pluie" genre "l'après-midi du quinze Août en Bretagne", lui ont refilé un look de marché Mauritanien. C'est là que mon installation de pompe de lavage à eau de mer fera merveille; bien sûr, ce n'est pas idéal de laver à l'eau salée, mais, au moins, elle est abondante et c'est toujours mieux que rien. La baie s'est bien garnie en bateaux de passage depuis notre départ; et pourtant aucun ne nous est connu....petite déception.

Samedi 23; nos potes allemand de "Taïmada" viennent d'arriver et mouillent à proximité, rejoignant les nombreux partants pour le rally "sail Indonésia" qui débute dans un mois. Devisant gentiment dans le carré du Cataf, le pack de bières y passe ( c'était un petit....), échange d'informations sur les escales, news des amis communs....

Sur le plan "météo", la situation est un peu particulière en ce moment; déjà, il fait plutôt "frais", et nous avons même ressorti la couette. Et puis, surtout, chaque matin, l'alizé souffle vigoureusement, pour se calmer ensuite dans l'après-midi. Il en résulte un fort clapot qui nous handicape sérieusement, autant pour bricoler dans le canote que pour nous rendre à terre. Par contre, avec le soleil invariablement radieux et l'éolienne qui ronronne, les batteries sont tout le temps chargées à bloc et nous pouvons déssaler des tas de litres d'eau.

Les hélices sont envahies par les berniquent' amères; aussi, bravant les potentiels crocos dont au sujet desquels je n'en ai pas vu la queue d'un, je plonge armé de ma spatule vengeresse et remonte vite-fait à bord après avoir honteusement bâclé mon nécessaire grattage....pas envie de m'attarder; en plus l'eau est trouble, et c'est bientôt l'heure de l'apéro....

Dimanche; profitant de l'accalmie de l'après-midi, avec l'aide de Malou, je monte au mât inspecter le sommet qui nous génère quelques soucis....je n'aime pas du tout faire ça, car le vertige, que j'ai longtemps ignoré, à présent m'habite à l'intérieur et c'est troublant. Du feu de route, l'ampoule, à leds réclame de l'aide, car elle est devenue laidement inerte.....à changer, donc! ce qui implique de devoir remonter.....

Lundi; début de la "valse des commissions"....plusieurs aller-retour en ville et en bus seront nécessaires pour remplir nos placards de toutes ces denrées qui nous permettent d'entretenir notre gras, et qui seront bientôt introuvables en Indonésie.

Bonne nouvelle: le nouveau feu de tête de mât, bien mieux que le précédent, est en place avant l'apéro, et, en plus, nous en avons profité pour graisser la gorge du mât à la vaseline....je sais: en général, la vaseline, c'est pas pour la gorge....., mais pour le mât, oui!...... à cause du va-et-vient des coulisseaux...... quand on envoie la toile....ou qu'on l'affale, suivant qu'on arrive, ou qu'on repart. ( si c'est trop technique, posez moi vos questions par mail avec un timbre pour la réponse).

Mercredi, nous sommes quasimment prêts à partir: les visas Indonésiens occupent une pleine page des passeports, et les coffres du Catafjord regorgent de victuailles; il n'y a que la météo qui n'est pas au top: peu de vent pendant deux jours.....aussi, nous fixons l'appareillage à Samedi matin; rendez-vous est pris avec les autorités pour procéder au "clear-out".

Jeudi 28 Juin; le "sunset market" fait partie des curiosités qu'il serait dommage d'ignorer, c'est pourquoi nous délaissons ce soir le confort douillet de notre modeste barcasse pour aller nous immerger dans cette marée humaine, grouillant entre les baraques à bouffe et les échoppes d'artisanat. On vient ici le Jeudi et le Dimanche, en fin d'après-midi, pour boulotter son poulet saty aux noddles avec les doigts, face à la mer, les pieds dans le sable, hypnotisés par le spectacle du gros rond rouge qui s'affale dans l'eau, là-bas au loin. Quelques musiciens dispensent leurs rythmes disparates participant activement à l'ambiance de kermesse; la flûte de pan, le didgeridoo et la guitare électrique enfin réunis! Assis dans l'herbe, sous les feux d'un puissant projecteur éléctrique, les fourmis rougent nous bouffent les chevilles pendant que nous engloutissons le contenu de nos barquettes en plastiques arrosées par rien.....c'est sympa, et la balade retour le long de la côte, au clair de lune, pour rejoindre le dinghy est grâve-romantique.....retour à bord, il est vingt heures! une tisane et au lit......