Vendredi 29 Novembre;

L'escale de Richard's bay nous laissera un riant souvenir.

Mouillés à l'extérieur de la marina, les abords agréables, alternant plages de sable blanc et espaces de verdure, la gentillesse des locaux, et la présence sur zone de quelques bons amis grands partageurs d'apéro, nous ont rendu ce séjour bien agréable, en dépit d'une météo souvent ingrate.

Debout dès 3h30, pour un appareillage trois quart d'heures plus tard, le temps de se caler l'estomac avant de sortir. Dès le chenal, la mer nous donne un avant-goût du programme à venir....évidemment, nous avons bien choisi notre fenêtre météo avant d'appareiller, et donc, ce n'est pas le vent qui nous défrise, mais seulement la mer, toujours fort cahotique après le passage de la denière dépression. Huit bateaux quittent RB ce matin, direction Durban, tous logés à la même enseigne: route moteur en attendant l'arrivée de la prochaine perturbation qui nous donnera un bon coup de pied aux fesses cet après-midi, pour une arrivée avant la nuit, dans un nouveau décor, grues/buildings cette fois.

Samedi 30 Nov;

Celui qui aime bien son petit alizé peinard, au ciel bleu ennuagé de cumulus sans malice, ses lagons turquoises et toute cette sorte de choses, celui-là n'a ancun avantage à venir trainailler le long des côtes d'Afrique du Sud; ça ne va pas lui plaire.....Et d'ailleurs, le fait est qu'on n'en voit pas des tas par ici, alors qu'on croise de temsp en temps la route de vagabons des vagues qui bouclent leur deuxième tour.

Par ici, si d'aventure vous rencontrez un vent faible, ne croyez pas avoir affaire à du petit temps; du genre de ce brave petit temps qui déséspère les voileux à voiles et réjouit les voileux à moteurs, à cause de sa peinarditude..... que nenni! il s'agit tout simplement d'une brève accalmie entre deux coups de piaule...

Là, maintenant tout de suite, ce samedi à 16h du soir, ça s'est un peu calmé, mais il reste encore presque 25 nds de vent, lesquels paraissent tranquilles après les 35nds de ce matin. Catafjord tire comme un bourrin sur ses trente mètres de chaine, les safrans à quelques mètres seulement d'un banc de sable.....à l'intérieur de l'immense port de Durban, mais à l'extérieur de la marina bondée, en compagnie de 8 autres bateaux, secoués comme nous par le brave clapot qui agite le plan d'eau.

Pour vous dire, à midi, nous n'avons pas réussi à monter dans le dinghy pour nous rendre à l'invitation des Coyotes, mouillés seulement à quarante mètres de nous......la tentative de mise à l'eau de la barcasse s'est révélée si acrobatique que nous avons finalement renoncé, alors même que l'ami Pascal avait préparé une bonne petite tambouille, et que je le voyais saliver fébrilement dans son coquepite en guettant notre arrivée...

Pourtant, en dépit des rafales dépassant parfois les quarante noeuds, le ciel bleu, associé à un soleil généreux, mettait de la gaité dans le paysage environnant, tout en urbanisme et équipements portuaires......hélas, à présent, le bleu a viré au gris et la pluie crépite sur les vitres du carré avec le zèle d'une machine à laver les bagnoles.....

Dimanche, premier jour du mois de Décembre 2013; le coup de vent de sud-ouest s'est apaisé, et le plan d'eau est redevenu calme. Flanqués de nos Couyoutes préférés, nous attaquons timidement la découverte pédestre de la ville, alanguie pour cause dominicale. Quelques habitués nous mettent tout se suite en garde au sujet de l'insécurité qui y règne.....nous avons un peu l'impression qu'elle est identique, à peu de choses près, à celle de toute les grandes métropoles du monde, éxepté peut-être Argentré du Plessis (car la mairie y est particulièrement bien tenue....). Bref, nous nous rendons direct au supermarché (ouvert le dimanche.....mais que font les syndicats?....), et tout nous semble identique à n'importe qu'elle ville moderne de taille équivalent: larges avenues, immeubles verticaux, feux rouges qui deviennent verts au bout d'un moment et inversement.....ici et là, de somptueuses bâtisses à l'architecture sophistiquée encadrent un immeuble en ruine....mais habité tout de même. Bref, il semble que l'argent circule grassement ici, mais en étant assez inégalement réparti, comme en témoigne l'abondance de vigiles et de propritétés barbelées et gardées comme des établissements pénitenciaires.

Lundi 2 Décembre; contre toute attente (et par Toutatis....), notre requête pour obtenir une place dans la marina se voit attribuer une réponse positive, alors que nos amis, qui y tiennent bien plus que nous, sont priés de patienter au dehors "un certain temps"....ainsi, nous nous retrouvons en bout de ponton, bien à l'abri du clapot derrière la jetée, avec deux "Oyster66" pour voisins, ce qui ne constitue pas ce qui se fait de plus poilant comme voisinage, mais, bon.....

Le musée maritime, situé à quelques encâblures de la marina, propose la visite de deux remorqueurs équipés de machines alternatives à vapeur; un régal! Tout de même, ça nous fait un peu drôle de constater que ces "antiquités" ont presque une dizaine d'années de moins que nous.....les cargos sur lesquels j'ai navigué étaient propulsés par des moteurs thermiques, brûlant du "fuel oil" (un pétrole peu raffiné, épais comme de la mélasse, et qu'on réchauffe pour pouvoir le pomper), mais, à ce détail près, les autres équipements étaient assez similaires à ceux des remorqueurs du musée.

Mardi 3 Décembre; il existe à Durban un service de bus municipaux très pratique et pas cher. Nous en profitons pour faire quelques emplettes chez le ship, et déambuler dans l'énorme complexe de loisirs "Ushaka marine world", où une belle panoplie de boutiques variées permet de se ruiner à grande vitesse au milieu d'une débauche d'attractions humides...... nous choisissons de nous baguenauder là-dedans, un bon moment, sans même consommer une simple bière, ce qui relève d'une inhumaine résistance à la tentation.....puis c'est le retour, sous la pluie, qui démarre d'abord en crachin breton, et se transforme bientôt en orage méridional....

Tapis dans l'entrée d'une gargotte à bouffe, nous nous déléctons du spectacle des gens préssés, souvent bien sapés, qui, sous les trombes d'eau, se précipitent aux abris comme vaches qui courrent.....chemises ou tailleurs trempés, un dossier à la main, leurs jolis souliers vernis débordant d'eau pas claire.....des gens qui ont un boulot sûrement....et qui vont être en retard....Nous savourons ce luxe rare d'avoir tout notre temps.

Jeudi 5 Décembre; la décision du jour....

Attendu que le nom de ce pays commence par "Afrique"

Attendu que les gens de ce pays ont une couleur de peau d'un genre plutôt foncé, tirant parfois sur le noir sombre

Attendu que ces gens sont prompts à sourire à l'étranger,

Attendu qu'ils font montre d'une gentillesse supérieure à celle de l'anglo-saxon moyen,

je ne m'explique pas du tout comment se fait-ce qu'il pleuve aussi souvent ici et qu'on s'y caille pareillement, alors même que, soi-disant, c'est l'été.

En conséquence, notre décision est prise: on ne va pas tarder à se casser! Disons, samedi prochain.

Un petit tour au supermarket pour remplir placards et frigos, un autre petit tour à la douane pour remplir.....des papiers, et un ultime petit tour au bureau de la marina, pour vider le porte-feuilles; et nous voilà parés pour profiter pleinement de la fenêtre météo qui semble se confirmer pour la fin de la semaine.

Ce qui me donne l'opportunité de vous entretenir d'une réflexion de la plus haute portée scientifique:

Il me semble que le Sudaf foule volontiers aux pieds certaines lois élémentaires de la physique, et je dis que ça ne saurait lui porter chance; faut pas éxagérer .....Ainsi en est-il de la loi d'Ohm, que tout le monde connait,.....et qui lie par une relation simple, la tension et le courant.

Démonstration:

Le quidam qui voudrait passer avec son canote de l'océan Indien à l'océan Atlantique, et qui, à seule fin de punir les vilains somaliens cupides qui piratent les gentils tourdumondisses qui passent à leur portée, le ferait en passant par le sud du continent Africain, ce quidam là subirait d'une manière systématique, un fort courant portant au sud-ouest et répondant à l'inquiétant vocable de "courant des aiguilles". Hors, il se trouve que la région baignée par ce diabolique courant, et située entre "Richard's bay" et "Capetown", est fréquemment balayée (baignée, balayée.....voilà une région qui ne doit pas manquer de propreté....) par des coups de vent, tout ce qu'il y a de plus alternatif, puisqu'un jour ça souffle du sud-ouest, et le lendemain c'est du nord-est. Ainsi qu'il est bien aisé de le comprendre, ces coups de vent alternatifs induisent volontiers chez notre quidam que je vous cause, une tension qui est maximum quand c'est du vent dans le pif et nettement moins maximum lorsque c'est du portant.....nous sommes donc bien en présence de ce qu'il est convenu de dénommer une "tension alternative". Ainsi, voilà qu'un courant continu se trouve lié à une tension alternative par je ne sais quelle loi d'Ohm bidon, bricolée à l'Africaine, avec la mite et la bachette....incroyable, non? Alors, comment s'étonner, à présent, de voir ce qu'on voit, et d'entendre ce qu'on entend?