De Pico à Faial.

Nous prolongeons l'escale à Madalena; c'est vrai que c'est idéal, voire idyllque pour nous; des rencontres, des beaux paysages, une place gratuite à quai.. Armindo, un jeune portugais s'est mis à couple de notre bateau. Son trés bon niveau en français nous permet de sympathiser. Puis arrivent au mouillage Eric et Muriel, qui croisent aux Açores, de retour du Groenland. Ils ont depuis déjà longtemps un tour du monde à leur actif.

Satisfaits de notre ascencion du Pico, et de notre découverte de l'île en scooter, nous pouvons nous remettre au bricolage. Pas trop longtemps! Nous sommes trés tentés d'aller découvrir Faial, que nous voyons en face de nous depuis plusieurs jours. Une navigation d' à peine une heure, et nous voilà amarrés dans le port de Horta. Vous connaissez notre curiosité (et peut-être la facilité de certains membres de l'équipage à se laisser entraîner à aller prendre un pot); Horta a une réputation mondiale grâce au trés célèbre Peter Café Sport. C'est le premier endroit que nous visitons. Ce café dont la longue histoire débuta avec le XXème siècle doit son nom à un capitaine anglais.L'établissement du nom original de maison Açorienne était devenu le café sport. Le capitaine anglais entrainé jusqu'à Horta par la seconde guerre mondiale, trouva chez José Azevedo, l'enfant de la maison, une certaine ressemblance avec son fils qu'il avait dû laisser en Angleterre sous les horreurs de la guerre. (Je n'essaie pas de casser l'ambiance, c'est l'histoire). Cet enfant portait le nom de Peter. José commençà très tôt à travailler, et c'est lui qui aida son père à choisir les multiples objets en os de baleine qui composent le musée du Scrimshaw. Les images gravées sur les dents de baleine sont d'une précision et d'une beauté remarquables.

Nous avons fait une visite très émouvante et trés intéressante à l'ancienne industrie baleinière et qui est aujourd'hui un musée. On retouve toute les phases du travail de transformation de la baleine dés l'arrivée de la chasse. Notre guide est un vieux monsieur qui était employé de l'usine qui a fonctionné de 1941 à 1974. Et grâce a ses explications tout au long de la chaîne de travail, il nous restitue, en plus des caractéristiques techniques, le côté humain de cette vie au quotidien.

Un tour de l'île en voiture tous les 5 nous permet de découvrir entre autres le volcan Capelinhos, dont l'érupion débuta en septembre 1957 et l'activité dura 13 mois. Cette éruption, outre ses conséquences géographiques (élargissement de l'île de 2.4km²..), créa la panique et la désolation dans la population proche. Et conséquence importante économique, dans la possibilité qui fut donnée aux habitants d'émigrer vers les Etats Unis, le Canada et le Mozambique.

Hier nous avons fait la rencontre de Eduarda et Antonio; en effet nos amis Jacques et Martine qui ont navigué aux Açores il y a plusieurs années nous avaient donné leur adresse. Des gens adorables!

Ici les quais sont recouverts des peintures que chaque bateau qui respecte la tradition laisse à son passage. Nous n'avons pas retrouvé ceux de Pierrette et André (1981), ni ceux de Jacques et Martine. Les plus anciens sont recouverts par les nouveaux. Nous avons retrouvé le très joli dessin de Jean-Yves et Michelle(dont la pharmacie nous permet de voyager rassurés), lors de leur passage en 2005. Avec notre capitaine, respectueux des traditions (voire même superstitieux diraient certains), nous n'avons pas failli à la coutume, et Catafjord a trouvé sa petite place.

Nous resterions bien encore un peu, mais la marina grève notre budget; et sans doute nous repartirons demain pour Madalena pour faire une intervention pour renforcer la fixation de notre guindeau.