A Morro Jable les soins que nous apportons au Catafjord se multiplient. Démontage de tous les hublots sur les teugues (sur le côté, juste en dessous du pont) pour stratifier et repeindre; ensuite remontage; plus de 2 jours de travail pour faire un côté. Puis le temps n'est pas très beau et nous avons l'autorisation d'aller sur la cale; nous profitons donc pour faire le carénage. Le marnage n'est pas très important et il faut travailler vite. A peine arrivés sur la cale, nous allons tous dans l'eau pour gratter la coque, les uns ont de l'eau jusqu'aux cuisses, d'autres jusqu'au nombril, çà dépend des gabarits. Nous progressons avec la mer qui descend et ce jusque la nuit. Le lendemain réveil à 5h.30 pour profiter de la marée basse; finition du grattage et on attaque l'antifouling. Alors que le travail de peinture est bien avancé, nous avons un doute si nous aurons assez de peinture . Je fais un saut jusque chez le ship du coin pour acheter un complément. Il faut faire vite, la mer monte. Ils me proposent un pot de 4 kgs qu'is vont extraire d'un pot de 20kgs. UIn charmant jeune homme s'arme d'une perceuse et d'une hélice pour faire un mélange homogène dans le récépient de 20kgs. Il est tout sourire et plein d'humour, mais il a peur de se salir, et prend mille précautions pour ne pas tâcher son short et son sweat blanc immaculé. çà n'est guère très efficace. Au bout d'un quart d'heure qu'il carresse le mélange, la patronne arrive d'un pas décidé avec un manche en alu. Elle démonte l'hélice de la perceuse ; l'hélice lui échappe et fait un grand plouf dans le bidon. Tous les vêtements de notre charmant touilleur sont éclaboussés, et son sens de l'humour disparait. Le temps passe et arrive le moment de transvaser dans le récépient de 4 kgs. Après quelques palabres avec sa patronne, un autre jeune homme vient l'aider. Ils saisissent le grand pot tous les 2, et, erreur de coordination, une partie de l'antifouling se répand sur le sol en remplissant les chaussures du nouvel assistant. Ils en ont partout, et le sopalin et les chiffons ont l'air de se faire rares dans la boutique. Au bout de trois quart d'heure, il me tend triomphalement mon bidon. Je leur dis que je suis navrée que mon achat leur ait occasionné tant de déboires, mais ils me répondent stoïquement que c'est le boulot. En sortant du magasin, je trouve Domi, qui, inquiet de mon absence prolongée vient à ma rencontre. Entre temps, ils ont tiré sur la peinture, et terminé car de toutes façons, çà y est la mer a monté. Le temps de se faire des sandwiches, et nous rejoignons notre place à quai. Nous profitons d'aller faire les vivres. Ce qui nous permet de réattaquer le travail sur la deuxième teugue le lendemain. Claire est malade et doit rester couchée. Le lendemain elle est sur pied; mais c'est le tour de Tintin d'être malade. Mais c'est avec l'équipage de nouveau en pleine forme que nous larguons les amarres pour aller jusqu'au mouillage de Puertito au Sud de l'île. Une petite ballade sur ce petit bout de terre très isolé où les déferlantes font la joie des surfeurs. Et le 30 novembre nous quittons Fuerteventura pour rejoindre Les Palmas sur Gran Canaria. Nous rencontrons nos premières baleines, des pilotes tropicales. En milieu d'après-midi, nous posons l'ancre dans l'avant-port à Las Palmas, auprès de La Mandragore, nos copains de Noirmoutier rencontrés à La Graciosa. En fait depuis quelques jours Laurent est tout seul. Hélène a pris l'avion pour aller à la présentation au salon nautique des robes élaborées à partir de tissu à voile. Elle part ensuite en repérage en Chine pour la présentation qui aura lieu lors des Jeux Olympiques. Elle rejoindra son bord mi-décembre pour continuer le voyage vers les îles du Cap-Vert.
Un petit tour à terre faire notre repérage internet; nous rencontrons Mark, une de nos rencontres de Arrécife. Il nous donne rendez-vous à 19h. le lendemain soir pour une collation sur son bateau. Avant de rejoindre notre bord nous prenons Laurent au passage pour partager notre diner de pâtes.
Et aujourd'hui, après notre mission wifi, nous allons avec enthousiasme découvrir Gran Canaria. Las Palmas est une très grande ville industrielle, et il faudra aller à l'extérieur. Nous sommes décidés, que contrairement à Fuerteventura, les pinceaux et la résine ne seront pas notre seul paysage.