20 janvier, nous avons quitté le Siné Saloum; Malgré notre gros chantier, Ndangane, aura été une très belle escale.

Il y a un peu de route pour atteindre Ziguinchor, sur la Casamance, et nous entreprenons de faire peinards en plusieurs étapes.

Après une demi-journée de navigation, nous profitons d'un splendide mouillage sauvage sous le vent de l'île de Namiasa. Alors que Domi veille sur le bateau, et le Papoute qui fait la sieste, avec Claire et Tintin nous rejoignons l'ïle en annexe; les seuls occupants de l'île, de superbes oiseaux, nous apostrophent bruyamment. La pêche à la coque est un moment de pur bonheur. Nous ne voyons pas le temps passer, et le soleil en profite pour nous brûler le dos. Quand nous rejoignons le bord, le festin du soir est garanti.

21 janvier, départ à 8 heures pour une plus longue étape. Pas de vent, route au moteur sous un soleil brûlant. Avec Domi, on en profite pour terminer le filet à l'avant. Tintin veille; Claire fait des crêpes; Enzo fait la sieste. Le soir, nous mouillons devant le hameau de pêcheurs de Kafountine. Nous ne débarquons pas, car il ya pas mal de rouleaux qui déferlent sur la plage. Claire et Tintin pêchent 6 petites dorades qui feront notre dîner.

22 janvier, de nouveau départ à 8 heures (à bas les cadences infernales!); Suffisamment de vent pour faire route à la voile au départ. L'entrée de la Casamance comporte bon nombre de bancs de sable; heureusement un petit chenal est balisé; les vagues qui déferlent autour sur les bancs impressionnent. Nous entrons sur le fleuve; nous voyons fréquemment de gros dauphins. Le courant est contraire, et la nuit vient de tomber quand nous arrivons au mouillage de Ziguinchor; un bateau éclaire son cockpit pour nous guider; c'est Jean-Philippe que nous avions déjà rencontré à Dakar et a Saly. Nous retrouvons avec bonheur, une liaison Wifi. Mouillage paisible avec une dizaine de voiliers, et les pirogues. Certaines nuits sont rytmées par le cri du poisson trompette qui chasse. Nous découvrons "la ville" (200000 habitants); çà ne ressemble pas du tout à nos villes de France; La plupart des magasins sont des échopes; on dirait plutôt une petite bourguade. Les rues ne sont pas très soignées, mais les gens sont très accueillants, et la vie y est sereine. Les équipages des bateaux se croisent devant la piscine de l'hôtel où nous amarrons les annexes. Sylvie et Stéphane auraient dû être partis, mais ils attendent une pièce. Leurs 2 garçons sont ravis de ce contre-temps; ils pourront encore profiter de la piscine et de leurs petites copines Marion et Coralie; ce sont les filles de Christophe et Isabelle arrivés ici il ya 2 ans. Christophe a une particularité très agréable; il va chercher le pain frais tous les matins pour tous les bateaux. Isabelle est infirmière et partage son savoir avec les gens d'ici. Christophe nous en apprend un peu plus sur les habitudes de vie en Casamance; le fétichisme y est trés présent. Quand Enzo est avec Coralie (7ans), nous n'existons plus. Quant à Marion 11 ans, elle a déja réfléchi aux problèmes de l'adolescence, et a expliqué à sa maman que si elles y mettaient chacune du sien, çà devrait bien se passer. Un soir nous organisons un apéro sur le cata; une vingtaine de personnes qui s'échangent les anecdotes et les bons tuyaux.

Du 23 janvier au 02 février: Toujours à Ziguinchor; faut dire que Domi nous a trouvé de l'occupation; et pourtant on ne s'ennuyait pas! sur le toit du roof du cata, il y avait un renfort transversal que Domi jugeait trop lourd et inutile; et sur un cata, il faut toujours veiller à ne pas avoir trop de poids. Alors le 23, on a commencé la destruction; et vu la difficulté du chantier, il y a eu un instant de doute; mais l'optimisme de l'équipape l'a emporté. Plusieurs jours de chantier ! Et nous avons épuisé notre réserve de résine époxy. Ici on n'en trouve pas; je pense qu'il va être difficile de s'en procurer avant Le Brésil.

Nous délaissons de temps en temps nos travaux pour faire des petites sorties : visites des constructeurs de pirogues; certaines servent à la pêche, mais beaucoup aussi sont utilisés pour le transport des clandestins vers de plus grands bateaux pour tenter de rejoindre l'Europe; les pirogues sont bondées, et il y a souvent des victimes. Quelques jeunes sortent du lot et ont des initiatives pour construire un meilleur avenir ici, mais ce n'est pas la majorité. Les marabouts ont une grande influence, et beaucoup d'enfants sont exploités, malgré les lois.

Nous visitons l'alliance franco sénégalaise, immense case à impluvium, d'un très bel aspect architectural. Un beau jardin est le cadre d'un restaurant où le plat du jour est à 1€50. Claire et Tintin se rendent avec Enzo dans un parc tropical avec un élevage de crocrodiles.

De temps à autre c'est le goûter ou une collation sur un bateau voisin. C'est aussi l'occasion d'échanger des films, ce qui nous permet de se faire une petite séance ciné de temps en temps à bord. Isabelle nous organise un après-midi une petite formation pour apprendre à utiliser le test si on craint d'avoir une crise de paludisme.

Demain nous irons dans les bolons, ce qui nous permettra de découvrir la vie d'un petit village de Casamance. Ensuite ce sera un petit retour à Ziguinchor pour faire des vivres et notre sortie du Sénégal, avant de prendre la direction des îles du Cap-Vert. Nous avions projeté d'y être pour le carnaval à Mindel, le 5 février, mais nous nous plaisons ici, et nous ne voulions pas bâcler.