Mindelo. Les soirées de musique se suivent; elles se ressemblent par la qualité des musiciens. Elles sont toutes différentes par les rencontres.

Un soir on discute avec un couple où la dame Péruvienne nous donne envie de mettre le Pérou dand notre périple. Certains soirs c'est Anita (il ou elle?, il y a une incertitude), reine de la nuit, qui nous donne un autre point de vue sur Le Cap Vert; comme dit Domi, une jupe plus courte, c'est une ceinture.

César est un Cap Verdien que nous avons rencontré alors que nous courions désespérément tous les magasins pour trouver une prise d'allume-cigare pour la radio. Il était client dans un des magasins, et il nous a emmené chez lui; et là après une demi-heure de recherche méthodique dans ses nombreuses affaires de bricolage, il nous a brandi triomphalement 2 prises d'allume-cigare. Il s'occupe de la maintenance de toutes les installations techniques dans un hôtel. Il vient visiter le cata. Il nous invite à déjeuner chez lui le dimanche midi. Eloisa, très sympa, nous a préparé un excellent repas. Lauren a 16 ans, et envisaged'aller faire ses études au Brésil. Leur garçon a 6 ans. Après une petie ballade nous terminons tous ensemble l'après-midi sur le Catafjord. Nous sommes enchantés de partager notre journée avec une famille d'ici; ils se débrouillent bien en français, et nous pouvons mieux connaitre le quotidien des Cap verdiens. Le père d'Eloisa (qui a eu 32 enfants!) est un compositeur de musique reconnu; elle nous prête les partitions de musique qu'il a écrites pour les scanner. Chose précieuse, car ici nous ne trouvons pas de partitions écrites, et çà nous permettra de s'essayer à la musique Cap Verdienne au saxo ou au synthé .

Gerardo est un producteur de cinéma italien dont Claire et Tintin ont fait la connaissance à Sao Antao, lors de leur petite échappée de 2 jours par le ferry; Santo Antao est juste en face de Mindelo. Après un rendez-vous manqué ils le retrouvent à Mindelo. Il vient déjeuner sur le Catafjord et nous apporte quantité de poissons frais que Claire nous accomode de façon appétissante. Nous buvons ses paroles ( et aussi un peu de vin!) sur ses expériences cinématographiques.

Un jour, alors que nous déambulons sur le ponton de la marina, avant de rejoindre notre mouillage, une voix nous interpelle. Ivan, connaissance de longue date ( à Montpellier, puis à Nantes) fait une escale de 48 heures au Cap vert. Il convoie un bateau de La Rochelle à Rio. Il a 1 jeune et une jeune équipière, des bretons fort sympathiques. Un petit bout de notre terre ici, çà fait du bien, et nous passons quelques bonts moments agréables sur nos bateaux et à terre.

Javier, médecin espagnol dont Domi vous a déjà parlé (il faut prendre des notes si vous suivez pas!) après nous avoir fait découvrir les plages , nous entraine dans des lieux branchés pour la musique. Malgré notre assiduité à sortir le soir, nous avons encore à découvrir. Nous commençons par le bar de la plage; ensuite dans un endroit plus sélect où les papys et les mamies se trémoussent avec bonne humeur et élégance sur la piste. Nous finissons par un endroit plus jeun's. Un point commun, toujours de la musique.

Fréquemment dans la rue des gens nous sollicitent pour nous vendre quelquechose, nous demander de l'argent, ou nous demander à manger. Pas toujours facile à connaitre la bonne attitude. L'autre jour je propose du pain que je venais d'acheter à un gars qui me dit avoir faim. Il aimerait avoir un paquet de spaghetti. Je vais lui en chercher un dans un magasin. 2 jours après je le rencontre dans la rue en train d'essayer de vendre le paquet de spaghetti. Pas évident de faire le tri et peut-être refuser à un enfant qui a faim.

De jour en jour nous trouvons cet endroit de plus en plus attachant. Venant du Sénégal, l'aridité des paysages, l'accès moins facile à la population nous ont un peu désarçonnés. Mais aujourd'hui nous comprenons tout à fait des gens comme Gérard qui posent l'ancre ici pour un moment. C'est un navigateur paimpolais, arrivé ici il y a 3 mois. Il a acheté un terrain avec vue sur mer pour y construire un immeuble avec 6 appartements.Le parc d'habitations Cap Verdien est en carence, et le tourisme se développe très vite. beaucoup de cap verdiens ont émigré pour trouver des meilleures conditions de vie, et aider la famille restée au Cap Vert.; et aujourd'hui les émigrés utilisent de plus en plus leurs économies dans les constructions familiales et locatives.

Pourtant demain nous continuons notre route. Les cales sont remplies! Petite escale programmée, (si la météo le permet , l'alizé souffle fort en ce moment) à Santo Antao que Domi et moi ne connaissons pas encore. Ensuite quelques jours à Brava. Et ce sera pour Tintin et Enzo la première traversée de l'Atlantique. Pour Claire et moi, premier franchissement de l'Equateur en bateau. Que nous réserve le capitaine pour le bizuthage?