On avait dit 4 ou 5 jours à Recife. En fait 10 jours après nous y sommes encore. Après 2 jours au mouillage du Iate Club de Pernambuco, nous rejoignons la marina. Je regretterai Eduardo qui me faisait bien progresser en portugais. Mais nous devions prendre un passeur en barque pour aller en ville; en effet on nous a déconseillé d'y aller en annexe à cause du risque de vol. Et le passeur nous revenait plus cher que la marina qui est au coût incroyable de 5 € par jour, quelquesoit la taille du bateau, avec eau, électricité, piscine, tennis..Les frais de la marina sont sans doute couverts par les cotisations des assocations qu'elle héberge: Lyon's club , Rotary club, club des plaisanciers...Un spécialiste nous répare l'alternateur. Nous profitons de la pince ampéremétrique de notre voisin Jacques pour mesurer les consommations de tous les éléments du bord.(nous avons aussi gouté sa Caipirinha,mais nous n'avons pas mesuré les consommation). Les garçons travaillent à résoudre également notre problème sur le moteur tribord.

Le dimanche, avec Tintin, nous décidons d'une partie de tennis; Quand Domi s'approche pour venir nous chercher, il s'étonne d'entendre plus de crises de fous-rires que de rebonds; en fait les balles achetées la veille sont inutilisables; aucun rebond et après quelques échanges elles sont toutes percées. De toutes façons il est de temps de rejoindre nos amis venus visiter le cata. Swati, jolie jeune femme indienne vit au Brésil depuis l'âge de 2 ans; elle est l'associée de Glauber; ils travaillent dans l'import-export.Glauber et Luciana attendent leur premier bébé pour dans 1 mois. Ils auraient voulu dans la semaine nous faire découvrir la ville d'Olinda, mais leur emploi du temps est très serré.Alors nous y allons tous les 5 en bus, mais la journée est trop courte pour faire le tour de cette très jolie ville, riche en monuments, en fàçades pittoresques et en artisanat.Une pancarte signalant la baignade dangereuse à cause d'attaque possible de requins nous ôte toute envie de sortir les maillots du sac à dos.

La ville de Récife est trés étendue, et nous n'en découvrons qu'une petite partie. Il fait très chaud, mais les averses tropicales se chargent de rafraichir parfois l'atmosphère, et certains jours elles en font un peu trop à mon goût. De temps en temps elles nous sortent du lit la nuit pour aller fermer les hublots..

Presque tous les jours nous nous régalons des progrès que fait Enzo à la piscine (plus que pour le pot!).

Nous vous avons déjà parlé que malgré les efforts des pêcheurs du bord, la pêche ne suffisait pas à nous nourrir; aussi, nous avons trouvé quelque peu insolent, qu'un poisson de plus de 1 kg et 50 cms saute dans notre annexe au port; d'aiileurs nous l'avons traité par le mépris et remis à l'eau aussitôt. La couleur de l'eau de la marina y est peut-être pour quelquechose.

Le samedi en fin d'après-midi Glauber vient nous chercher pour aller dîner chez eux. Au départ nous sommes surpris de voir les gens dans l'appartement d'en face; en fait chacun laisse la porte de l'appartement ouverte pour créer un courant d'air; en fait, très vite, comme tout le monde nous n'y pensons plus.Viennent nous rejoindre la maman de Glauber et Swati et sa mère.Grâce à un savant mélange de portugais et d'anglais, on arrive à échanger avec tout le monde. Luciana , à l'aide de sa secretaria (qui est son employé de maison et non sa secrétaire comme je me le suis demandé un court instant), nous a préparé un délicieux assortiment de plats brésiliens.Nous surveillons Enzo du coin de l'oeil pour qu'il ne sème pas la tempête dans la chambre joliment préparée pour le futur bébé. Mais Glauber ne semble nullement inquiet de lui prêter les peluches d'un beau blanc immaculé. Enzo réussit à entrainer tour à tour chacun de nos hôtes pour s'amuser dans l'espace de jeux de la résidence. Nous sommes émus de tant de gentillesse.

Au retour Glauber nous explique la manière de conduire à l'approche des feux rouges, dans certains endroits, la nuit; pour éviter une éventuelle agression : ralentir bien avant le feu pour éviter de s'y arrêter. A Récife, comme dans plusieurs grandes villes du Brésil des gens trés défavorisés cotoient des gens très nantis.

La veille de notre départ de Récife nous quittons la marina pour le mouillage; l'occasion d'aller dire au-revoir à Eduardo qui nous fait honneur en nous offrant le "Guidon" du iate club, c'est à dire le pavillon. Il fait nuit, et nous devons aller chercher les jeunes en ville avec l'annexe. Eduardo nous encourage à ne pas laisser le cata seul; alors je reste à bord tandis que Domi traverse le bras de mer avec le dinghy; malheusement il ne voit pas le filet de pêche d'une barque locale non éclairée; les pêcheurs ne sont pas contents, et veulent cher de leur filet; notre ami Eduardo négocie et nous sort du pétrin. Plusieurs fois Glauber tentent de nous joindre au téléphone, mais c'est inaudible; nous supposons qu'il ne peut nous rejoindre comme envisagé pour l'étape jusqu'à Suape.

Le lendemain pas de vent; route au moteur; nous dévions la route à la rencontre d'un banc de poissons; aucun ne mord! en fin de matinée nous voyons une baie idyllique où sont mouillés quelques bateaux; la passe est trés étroite, et nous frôlons un peu le fond ; nous ne résistons pas à une petite baignade avant le déjeuner; Claire plonge et s'aperçoit qu'il nous manque le sabot alu babord que nous avions fait rajouter sous la quille

Après une journée tranquille à Suape, nous reprenons la mer pour Salvador de Bahia; vu les prévisions météo, nous étions résignés à faire beaucoup de moteur; en fait un petit vent de travers nous pousse gentiment; la nuit la présence de nombreuses barques de pêche nous oblige à beaucoup de vigilance. Nous trouvons même une plate-forme pétrolière sur notre route.Et le pêcheur vous en dira plus, poisson au menu tous les jours. Petit souci technique avec le refroidissement du groupe.

A l'aube du troisiéme jour, Salvador se profile. A la marina nous lions connaissance avec Philippe et François qui convoient un bateau. Philippe, français installé au Brésil depuis 8 ans, a construit une marina à Cabedello. Nous aurons sans doute l'occasion de nous y arrêter quand nous ferons route au Nord.

Dés nos premiers pas dans la ville, des trésors d'architecture s'offrent à nous. Les rues sont animées. Alors que la chaleur porte nos pas à l'ombre d'une terrasse, Cintia, brésilienne fort volubile (et maitrisant parfaitement la langue française), après nous avoir narré bien des anecdotes de sa vie en particulier, et sur les brésiliens en général, nous propose de participer le soir à une cérémonie du condomblé.Ce culte religieux, encore très pratiqué, est issu de la tradition africaine. Sa force réside dans la croyance en un monde de divinités mêlé au mode des humains. Les dieux (les orixas) s'incorporent littéralement dans le croyant, et le fidéle entre alors en transe. L'assistance se réunit autour des fidèles pour un spectacle de chants et de danses. Sans doute avons-nous assisté à une version un peu édulcorée, étant donné la présence de touristes!

Le lendemain nous retouvons avec beaucoup de bonheur Hélène et Laurent (Le mandragore) dont nous avions déjà beaucoup apprécié la compagnie aux Canaries. Ils avaient laissé leur bateau ici quelques semaines pour descendre en bus presque jusqu'à la Terre de Feu.

Nous sommes dans cette immense baie de "todos santos" pour plusieurs semaines. Chantier de ponçage et de peinture jusqu'à fin mai. Ensuite Domi et moi nous nous envolerons quelques semaines en France. A notre retour les Babordais s'envoleront à leur tour pour un été français. Si leur projet de travail en Guyane se réalise, ils rejoindront La Guyane en avion. Quant à Domi et moi, lors de notre remontée vers Les Caraibes, nous serons heureux de passer un peu de temps avec eux en Guyane. J'espère qu'Enzo ne nous aura pas oublié. Enfin d'ici là nous nous retrouverons pour bien des épisodes.