Journal de pêche : Sénégal

 

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Patience
05/03/2008
Réclamation
     

 

02/01/2008 : Patience : Escale aux Canaries, je te fais une synthèse rapide, très rapide. On a beaucoup bossé sur le cata, un peu visité, très peu pêché mais fait quelques rencontres avec d'autres bateaux.

Ces rencontres sont toujours intéressantes pour compléter ses connaissances en pêche.

Pour faire un petit retour en arrière ça fait depuis Porto Santo que je ne t'ai pas écrit.

Ce n'est pas qu'on ne pêche jamais mais c'est un peu la routine. Je ne suis pas blasé du tout mais te raconter à chaque navigation les bonites qui se font berner par les leurres de la planchette magique ça n'a que peu d'intérêt.

Une petite récapitulation des prises :

Porto Santo/Agadir 1 bonite 35 cm.

En arrivant sur Agadir, j'ai été obligé de remonter ma ligne car à plusieurs reprises j'ai failli pêcher des oiseaux. Ils sont impressionnants ils plongent en piqué sur le leurre. Ils sont capables de plonger à plusieurs mètres sous l'eau. Heureusement, ils ne peuvent avaler le leurre, quelques uns s'accrochent à la ligne mais ils se détachent tout seul. Juste le temps de faire quelques figures en surf sur la ligne. Tiens c'est peut être pas une mauvaise idée d'organiser des sorties ski nautique pour volatile en manque de sensations.

Navigation dans les îles des Canaries : D'après les rencontres il vaut mieux qu'on pêche avec des leurres de couleur bleu et entre 7 à 10 cm. Dans les eaux claires et par ciel dégagé les poissons les préfèrent. J'ai eu beaucoup de succès avec mes leurres de 21 cm. Quand je les ais montré la réaction était souvant la même. Ca, c'est pour pêcher des poissons entre 50 et 100 kg! Euh 50 à 100kg t'es sure, c'est peut-être beaucoup pour débuter?

Une touche en partant juste à la Punta Jandia mais le poisson se décroche!

Morro Jable, je monte la canne avec un Rappala de 9cm et un octopus. Une touche.

Ouah, je peut te dire quasiment avec certitude que ce n'est pas un thon mais sans doute une dorade et entre 10 et 20 kg. La canne est pliée à 90°. Le temps de me mettre en position, le moulinet s'est dévidé presque entièrement. Il doit rester 30 mètres. Je serre le frein mais le poisson est toujours aussi vigoureux, je serre encore, je perds du terrain, impossible de le fatiguer suffisamment. La fin de la bobine approche à grands tours. Je serre encore le frein, le moulinet ne bronche pas, les débattements du poisson me décolle de mon siège. Mes bras sont tétanisés, je sens une secousse libératrice dans la canne, la ligne a cassé. Je remonte les 250 ml de ligne et je constate que c'est l'épingle entre la ligne et le bas de ligne en acier qui a cédé. Dégouté, encore 2 leurres de perdus, ça commence sérieusement à revenir cher.

Ca me prendra quelques jours avant d'avoir repris le goût de pêcher.

A Las Palmas je refait le plein de leurres chez Décathlon et je rachète les plus grosses épingles que je trouve.

Voilà pour ce qui est des Canaries c'est pas génial au niveau tableau de pêche mais j'ai appris pas mal de choses.

Entre 2 et 5.5 nds il faut pêcher avec la planchette c'est très efficace. Si tu as une touche il faut ralentir le bateau à 3 nds, si possible!

Quand tu arrives à 7 nds ou que tu les dépasses ça devient intéressant. Monter la canne très costaud. Fil 0.8mm 27.4kg, bas de ligne en acier 15kg, Rappala 9cm bleu. Au programme : bonite, dorade! Si tu as une touche c'est comme la planchette il faut ralentir le bateau vers 3nds encore plus délicat suivant les allures et surtout à la voile.

Voilà les leçons que j'ai pu tirer de ces quelques heures de pêche.

Santa Cruz / Dakhla 1 bonite 1k600 47cm

Dakhla / Dakar

Punta Galera par le travers, événement majeur aujourd'hui avec le passage du tropique. Tu trouves pas que Neptune est un peu particulier? Je ne l'imaginais pas tout à fait comme ça.

Vendredi,Claire et Malou font le quart de 6H00 à 8H00. Claire profite du lever du jour pour mettre la planchette à l'eau.

Une touche, la tension sur la ligne n'est pas très élevée. Même pas sûre que ce soit un poisson, peut être un détritus embroché sur l'hameçon. Claire remonte la ligne, un maquereau, ça faisait longtemps! 25cm.

Samedi, une touche, bon cette fois avec le montage très costaud c'est pas possible que ça casse.

Je bloque le frein, je remonte mètre par mètre.

Ca y est !

Ce n'est pas tout à fait le premier poisson que j'imaginais pêcher avec ma canne!

D'habitude les oiseaux se décrochent tout seul. Là, il semble trop bien accroché pour se libérer.

On va tenter de lui donner un coup de main, il faut d'abord le remonter.

Ouah mais il essaye de me pincer avec son bec, aucune reconnaissance ces volatiles.

Lui et moi nous essayons de parler un peu mais avec son truc dans la bouche, je comprends rien!

Claire, passes moi les gants et le dégorgeoir.

Je réussis à le bloquer dans le chandelier.

Après une opération à bec ouvert, je réussis, non sans quelques difficultés, à extraire l'hameçon.

Soulagé (c'est moi qui suis soulagé... enfin, lui aussi j'imagine), je le remets à l'eau.

Quelques essais de décolage me permettent de penser qu'après un peu de repos, ce goéland pourra reprendre une vie normale.

J'ai juste un petit conseil à lui donner, attention aux poissons trop facile à attraper, ils sont parfois indigestes.

J'arrête de pêcher pour aujourd'hui j'ai pas envie de renouveler l'opération.

Dimanche, la ligne est remise à l'eau.

Nous naviguons entre 5 et 6.5 nds, vent trois quart arrière, très confortable!

Une survente, le cata ne se fait pas attendre la vitesse monte 7, 7.5, 8nds.

 

Le cliquet avertisseur.

 

En place !

Je serre le frein, ferre le poisson.

Je redesserre un peu le frein, pour que le poisson ne casse pas la ligne.

Domi roule le génois, la vitesse descend à 4.5 nds.

Il se débat, je perd des mètres de fil à chacune de ses tentatives pour se décrocher.

La tension est forte sur la canne mais moins qu'avec la dorade ratée aux Canaries.

Au bout d'un quart d'heure, les mouvements du poisson perdent de leur intensité.

Je peux commencer la remontée, 150 mètres de fil.

Je mouline, je tire sur la canne, je mouline, je tire sur la canne, je mouline, je tire sur la canne, je mouline!

J'ai les bras tétanisés, je vois le poisson, sa tête sort de l'eau.

Tant que je le maintiens dans cette position, la force n'est pas trop importante.

Dès que je perd un peu de vitesse dans la remontée du fil, le poisson replonge.

Il faut bien coordonner le mouvement canne/moulinet.

Plus que quelques mètres, les plus interminables.

Le poisson tente une dernière fois de se décrocher, mais il est épuisé.

Il est là juste à côté de la jupe.

Claire prépare le croc !

Difficile d'utiliser le croc quand on n'a pas un peu d'entraînement.

Cafouillage, cafouillage!

Je décide de le remonter en le suspendant avec le bas de ligne en acier, j'ai du mal à bloquer le câble en acier (1mm).

Claire, ouvre la filière !

Enfin, il est là !

Je m'empresse de le mettre dans le cockpit au cas où il déciderait de retourner dans son milieu naturel.

Je vous cache pas ma joie et ma fierté, je croyais que ce moment n'arriverais plus.

Maintenant, il faut lui abréger ses souffrances!

Lui couper la tête, tu dis?

T'es un sauvage, toi.

Non une bonne cuite et on n'en parle plus.

Pendant que je plaque le poisson au sol, Claire lui verse du rhum dans les ouies.

Bonite 4kg760 64cm.

De nombreux repas en perspective !


05/03/2008 : Réclamation : Ne souhaitant pas tout de suite retourner dans mes alpages, je suis forcé de me soumettre à l'ultimatum reçu par mail le 02/03/2008. Je ne peux te communiquer les noms du collectif de protestation ( se plaignant de la non mise à jour de cette rubrique).

Le voyage c'est formidable pour rencontrer des gens complètement différents de nous (de moi), de vrais pêcheurs !

Merci Georges et Laurence pour ces moments de pêche dans le Siné-saloum .

Tout d'abord la pêche à pied, là au moins je suis sûr de courir plus vite que les coquillages.

Désolé les filles j'ai pas pu rester vous aider, je devais m'occuper d'Enzo!

Pendant ce temps!

Bravo les filles.

On repart Capitaine ?

Allez on s'y remet, à la pêche bien sûr.

Là c'est du sérieux.

On a besoin d'un crack, d'un super pêcheur pour remonter le niveau.

 

 

 

Tu vois les années d'expériences y pas mieux.

Merci à l'équipage du Nautilus qui nous a permis de passer cette journée inoubliable.

Quelques jours plus tard nous avons repris un apéro euh, pris un apéro pardon.

A cette occasion Georges m'a fait profiter de son expérience de pêche.

J'ai décidé de changer mon fil de pêche et d'acheter de la tresse de combat 60kg, 250 mètres et un exciteur (cidessous en rouge).

Tout ce matériel je l'ai acheté à Georges qui m'a monté un bas de ligne en acier avec 5 ou 6 octopus beaucoup plus solide que ce que j'avais auparavant.

Les poissons n'ont qu'à bien se tenir.

L'exciteur nage en surface en éclaboussant la surface, toute cette agitation fait remonter les bancs de poissons du fond de la mer.

Du Sine Saloum à la Casamance, je teste mes nouveaux montages mais pas de touche.

Les fonds ne sont pas très profonds environ 10 mètres ce qui explique sans doute l'abscence de gros poissons.

En Casamance, je pêche un peu à Ehidje, au mouillage, 5 poissons chats mais je les relâche car ils sont trop petit.

Départ de la Casamance pour le Cap Vert, on va pouvoir pêcher sérieux!

Il nous aura fallu 2 jours et demi pour atteindre le Cap Vert, plus de huit noeuds de moyenne.

Pas très à l'aise pour pêcher j'ai pêché 2 heures avant d'arriver mais malheureusement pas de touche.

Boa Vista, Sao nicolao, navigation à la journée idéale pour la pêche.

J'ai hâte de tester mon nouveau montage, je me vois déjà au combat avec un poisson de plus d'un mètre.

Je devise avec Domi près de la timonerie quand le cliquet retentit...

... c'est pas croyable la canne est à 90 degrés les accoups sont très violents, je me précipite pour mettre ma ceinture de pêche.

Pas le temps de mettre la main sur la canne, la ligne a cassé, le total de l'opération a duré environ 12 secondes.

Je remonte la ligne, l'exciteur que le poisson n'attaque jamais d'habitude n'est plus là!

La tresse de combat qui résiste à 60 kg, que j'ai du mal à couper avec un couteau, a été sectionnée.

Je ne suis ni énervé, ni dégoûté, je reste dubitatif...

Fataliste je me dis que ce poisson était trop gros pour moi, enfin il est quand même parti avec tout le matériel que je réservais à la traversée.

Finalement, je vais peut être retourner pêcher la truite dans l'Isère.